Aller au contenu principal

« Grâce aux aides, je sème un couvert vraiment efficace pour capter les nitrates »

Grâce aux aides du syndicat d'eau local, Yoann Mailly, agriculteur dans l'Eure, soigne ses couverts avec des mélanges adaptés pour limiter les fuites de nitrates. Les subventions compensent ses charges d'implantation.

Yoann Mailly : « Je sème un couvert vraiment efficace pour capter les nitrates. » © C. Baudart
Yoann Mailly : « Je sème un couvert vraiment efficace pour capter les nitrates. »
© C. Baudart

Yoann Mailly sème des couverts végétaux sur ses parcelles pour capter l’azote en excès. Une pratique effective depuis longtemps sur la ferme familiale du Plessis-Sainte-Opportune dans l'Eure, sauf que le couvert basique de moutarde, semé à la dose de 3 kg/ha, a été remplacé par des associations plus complexes de moutarde, de phacélie et de trèfle. « Je cherche à avoir une biomasse importante et différentes strates de végétation et de racines. En semant plusieurs espèces, la réussite de la levée est plus assurée », explique l’agriculteur.

Les aides proposées par le syndicat d’eau du Roumois plateau du Neubourg sont une motivation pour implanter un couvert adapté. « Avant, je semais un couvert règlementaire sans me préoccuper de son efficacité, reconnaît Yoann Mailly. Aujourd’hui, je sème un couvert vraiment efficace pour capter les nitrates. » Pour atteindre les objectifs fixés, l’agriculteur sème son couvert aussitôt après la moisson et le maintient en place le plus longtemps possible.

« Je déchaume aussitôt après la récolte »

Les progrès les plus nets sont observés dans les couverts implantés derrière un colza. « Avant, je déchaumais trois semaines après la récolte en laissant les repousses jusqu’à la préparation du semis du blé suivant. Les reliquats étaient importants et c’était ma bête noire. Aujourd’hui, je déchaume aussitôt après la récolte en rappuyant la terre pour avoir un bon contact terre-graine », complète l’agriculteur.

Les résultats d’analyses lui permettent même d’affiner la conduite de ses cultures. « L’année dernière, vu le printemps sec, j’ai diminué mon dernier apport de 40 unités d’azote sur céréales par rapport à la dose du bilan, sans que mes rendements en soient affectés. Le développement du couvert précédent et le reliquat en entrée d’hiver me permettent de voir s’il y a ou non un excès d’azote. »

Des aides qui compensent les charges liées à l’implantation

L’agriculteur est formel : « sans ces aides, on ne ferait pas ce travail », car elles compensent les charges liées à l’implantation. Elles incitent même à investir dans du matériel spécifique. Pour améliorer l’implantation du couvert, une quinzaine d’agriculteurs a acheté des semoirs dédiés. Yoann Mailly, lui, voudrait investir dans un rouleau attelé derrière le semoir, pour augmenter la qualité de ses levées d’interculture… et avoir davantage de parcelles qui affichent les bonnes teneurs en azote.

Les plus lus

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Vincent Prévost, agriculteur à Gueux, dans la Marne</em>
Chardon : « Je garde une attention constante tout au long de la rotation pour limiter cette adventice dans mes parcelles dans la Marne »
Producteur de grandes cultures à Gueux dans la Marne, Vincent Prévost reste vigilant tout au long de la rotation pour limiter au…
<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Visite d&#039;un essais colza organisé par la coopérative Vivescia.</em>
Colza : « Nous recherchons dans le Grand-Est des variétés calmes à l’automne pour les semis de début août, et des variétés très dynamiques pour les semis plus tardifs »
Étienne Mignot est expert innovation agronomique au sein du groupe coopératif Vivescia. Il explique quelles sont les gammes de…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures