Aller au contenu principal

Produit résiduaire organique : « J’apporte deux produits compostés depuis douze ans pour remonter un taux de matière organique descendu très bas après quarante années de culture intensive de légumes en Côte-d’Or »

Producteur à Labruyère (Côte-d’Or), Nicolas Dervier mise sur l'apport de produit résiduaire organique, entre autres, pour améliorer ses sols. Le taux de matière organique est inférieur à 1 dans la majorité de ses parcelles. 

<em class="placeholder">Nicolas Dervier, agriculteur de Côte d&#039;Or dans un champ de blé avec du produit organique composté dans ses mains.</em>
Nicolas Dervier, producteur à Labruyère (Côte-d’Or) "Tous les ans, je commande et fais livrer 700 tonnes de deux types de produits compostés, pour un épandage sur 70 hectares chaque année sur les parcelles les plus faibles en matière organique. "
© C. Gloria

« Remonter la matière organique de mes sols est devenu une urgence. Jusqu’en 2012, des légumes ont été produits de façon intensive pendant près de 40 ans sur nos terres pour une usine de D'aucy. Celle-ci a fermé. Depuis, je produis des grandes cultures sur des sols qui ont été épuisés. Les taux de matière organique sont très faibles : entre 0,4 et 0,8 % sur les terres sableuses, 0,8 à 0,9 % sur celles limoneuses. Tous les ans, je commande et fais livrer 700 tonnes de deux types de produits compostés, pour un épandage sur 70 hectares chaque année sur les parcelles les plus faibles en matière organique. Produit sur la commune de Chagny, Compocea est commercialisé par la coopérative Bourgogne du Sud à 20,50 euros la tonne, épandage compris. Il contient 28 % de matière organique, un peu de chaux et quelques éléments fertilisants. Il est épandu à 10 tonnes par hectare, soit un coût de 205 euros par hectare.

L’autre produit, qui est également normé, provient de l’entreprise Biodepe. Il est plus riche en chaux (63 kg/t CaO) et utile pour mes terres dont le pH a besoin d’être redressé. Il est un peu plus cher que Compocea : 27 euros par tonne rendu racine (épandage compris) pour un apport à 10 tonnes par hectare. Depuis 12 ans que j’apporte ces produits organiques, je constate un léger gain de matière organique de 0,1 à 0,2 %. Les apports sont réalisés en été, généralement avant une céréale, un colza ou un tournesol avec une culture intermédiaire avant le semis. En outre, toujours dans l’optique d’améliorer la teneur en matière organique ainsi que la vie du sol, toutes les pailles sont gardées et j’implante des couverts d’interculture à base d’avoine et de féverole.

La part d’azote rapidement disponible permet un meilleur démarrage du colza et des céréales à l’automne. Pour le colza, c’est un atout pour le rendre moins vulnérable aux attaques d’altises. En blé sur les terres sableuses, l’apport de matière organique atténue la phytotoxicité qui se produit avec des désherbages précoces. Je ne fais pas d’économie sur les engrais pour le moment. Mais je m’y retrouve sur le long terme avec l’apport de produit résiduaire organique en préservant des rendements corrects, comme 75 à 80 quintaux par hectare en blé en moyenne. »

SCEA Dervier. 205 hectares dont 70 de blé tendre, 35 de maïs grain (irrigué pour moitié), 35 de tournesol, 20 de colza, 19 de soja, 13 d’orge d’hiver brassicole… Terres sableuses (50 %), limoneuses (20 %) et argileuses. Labour.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures