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L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu’à 430 €/t en 2028

Le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes douanières sur les importations d’engrais venant de Russie et Biélorussie. Cette décision inaugure une nouvelle période d’incertitude pour les prix, alors que la France a importé plus de 735 000 tonnes d’engrais russes en 2024.

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
La principale crainte des organisations agricoles concerne le risque de hausse du prix des engrais sur le marché européen et de ce fait l’impact sur les producteurs.
© G. Gauter

Les députés européens ont donné le feu vert ce 22 mai, à la proposition de la Commission européenne d’augmenter les droits de douane sur les engrais importés de Russie et Biélorussie. Ainsi, s’appliquera un droit de douane de 6,5 % sur les engrais russes et biélorusses, auquel s’ajouterait une taxe comprise entre 40 et 45 euros par tonne (€/t), selon le type d’engrais. Ce droit et cette taxe doivent progressivement augmenter pour atteindre respectivement 100 % et 430 €/t en 2028. Le texte, qui a été adopté par 411 voix pour, 100 contre et 78 abstentions, prévoit une application de ces taxes dès le 1er juillet 2025, avec un objectif à terme d'arrêt complet des importations.

Pour l’Union européenne (UE), « les recettes tirées de la vente d’engrais russes et biélorusses sont considérées comme contribuant directement à l’effort de guerre mené contre l’Ukraine. » L’objectif affiché par Bruxelles est aussi de diversifier davantage la production européenne d’engrais, secteur qui subit la concurrence à bas prix des produits importés. Avec l’adoption en séance plénière, le règlement doit désormais être adopté formellement par le Conseil européen (États membres), puis publié au Journal officiel de l’UE avant son entrée en vigueur.

Si certains États membres ont déjà éliminé les importations d’engrais russes (Suède, Danemark), l’UE reste très dépendante de cet approvisionnement. En raison des tensions sur l’approvisionnement en gaz naturel, certains fabricants d’engrais européens ont en effet réduit leur production d’engrais chimiques, avec pour conséquence une augmentation des importations d’engrais de Russie à l’échelle de l’UE. Tout engrais confondu, (N, P, K), elles sont passées de 5,1 millions de tonnes (Mt) en 2022 à 6,2 Mt en 2024, d’après les statistiques de la Commission européenne. En France, les importations d’engrais russes ont plus que triplé entre 2020 et 2024, passant de 215 000 à 735 000 tonnes. Par contre, les importations françaises en provenance de la Biélorussie sont tombées à zéro en 2024 (contre 361 000 tonnes en 2020).

Cette mesure inquiète le secteur agricole qui craint une explosion du prix des engrais. « Sans accès à des engrais abordables, les agriculteurs sont confrontés à une baisse de leur compétitivité et de leurs revenus, ainsi qu’à des perturbations potentielles affectant la sécurité alimentaire de l’UE », indiquaient les organisations et coopératives agricoles dans un communiqué publié le 15 mai. Afin de protéger les agriculteurs européens contre d’éventuelles flambées des prix, le texte charge également la Commission de surveiller l’augmentation des prix des engrais dans l’Union européenne pendant quatre ans, avec des mises à jour mensuelles fournies aux États membres.

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