Blé tendre : « Je choisis des variétés rustiques avec une bonne tolérance à la septoriose, pour limiter les traitements sur mes parcelles dans la Marne »
Alain Deketele est agriculteur à Remicourt dans la Marne. Il priorise des variétés de blés tolérantes à la septoriose, maladie la plus problématique chez lui et active des leviers agronomiques pour lutter contre les autres.

« La maladie la plus préoccupante chez nous reste la septoriose. Elle était très présente il y a dix ans dans la plaine, mais depuis, le matériel génétique a beaucoup évolué avec des variétés bien plus tolérantes. Aujourd’hui, on ne se fait plus avoir et, même en année à forte pression, on arrive à la contrôler. Ainsi, quand je fais mon choix de variété, en plus de répondre aux obligations de mes cahiers des charges (je suis engagé dans des filières qualité), je choisis toujours les blés tendres les plus tolérants à la septoriose. Je regarde moins les notes sur les autres maladies, car elles sont peu problématiques chez moi.
Contre les rouilles, nous avons toujours des solutions fongicides qui fonctionnent bien. L’oïdium est une maladie que je rencontre très peu, car j’apporte l’azote tardivement et je sème à des densités assez faibles, deux leviers qui me permettent de limiter le risque. Ainsi, je n’ai pas vu d’oïdium chez moi depuis 10 ans. Et pour la fusariose, je ne fais pas de blé derrière du maïs, ce qui réduit la probabilité d’en avoir. Cette maladie reste très compliquée à gérer, le progrès génétique a été moindre et il n’y a pas de fongicide efficace.
Au final, je choisis toujours des variétés plutôt rustiques, pour espérer ne pas avoir à trop traiter mes blés. Cette année, j’en ai cinq : LG Absalon, Junior, Intensity, Celebrity et Chevignon. »