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Glaces : « L’impact de la hausse des matières premières est un challenge »

La pluviométrie record durant la période estivale a pénalisé les ventes de glaces l’an dernier. Mais en 2025, la filière mise sur un étalement de la consommation sur l’année et sur l’innovation pour retrouver de la croissance, même si elle voit ses marges plombées par la hausse des prix des œufs, du café et du cacao. 

Des innovations de glaces
De nouvelles saveurs sont attendues au rayon glaces pour l'été 2025
© Catherine Takougang

Le chiffre d’affaires des glaces en grande distribution, s’élevait à 1,476 million d’euros en 2024. En repli de 4,7%, il était porté par la montée en gamme des produits, tandis que les volumes de vente baissaient. L’an dernier, en GMS, le marché a enregistré un recul de 3,8% en volume comparé à 2023, et de 8,9% comparé à 2022 selon Nielsen Q.

Une météo qui précipite les ventes

Les fortes précipitations durant la période estivale et la rentrée de 2024 ont impacté négativement les ventes de glaces. Entre juin et juillet 2024, c’est 71% de pertes de croissance qui ont été enregistrées. Durant ces périodes de pluie, il a été observé une décroissance oscillante entre -3% et -26,2 % durant les mois de juin, juillet, septembre et octobre 2024. Tandis que le mois d’août, plus ensoleillé, a eu une progression des ventes de 22,3% en volume.

Cette période pluvieuse a cassé la dynamique de croissance de la filière, alors que les mois de janvier et février de 2024 avaient permis de récolter un chiffre d’affaires record de 80,9 millions d’euros, contre 78,9 millions d’euros pour janvier et février 2023. 

Mais la filière compte rebondir en 2025. Ce début d’année a été marqué d’un nouveau record de ventes de glaces avec 88,2 millions d’euros récoltés entre janvier et février.  « On revient à un niveau de consommation important », se réjouit la présidente de l’Association des entreprises des glaces, adossée à l’Ania, Sylvie Galliaerde, lors d’une conférence de presse à paris.

« On revient à un niveau de consommation important »

La catégorie glace continue à recruter des acheteurs

En 2024, 24,8 millions de foyers ont acheté des glaces en grandes surfaces, soit 84,8 % des ménages français. Cela représente 60 000 foyers supplémentaires par rapport à 2023. La tranche des 35-49 ans reste la plus active, avec une consommation en hausse de 0,2%. Côté formats, les bâtonnets se maintiennent en tête des achats avec 26 % des ventes, suivis des cônes (18%) et des bacs (12,8%). Mais toutes ces catégories enregistrent une baisse de ventes en valeur allant de -7,2% à -5,8%.

Une filière tout de même résiliente face aux hausses de coûts

« L’impact de la hausse des matières premières est un challenge », souligne Sylvie Galliaerde. En février, le cacao affichait une hausse de 142 %, les œufs de 20 %, et le café de 85 %. Or ce sont trois ingrédients importants dans la fabrication de glaces. Cette inflation alourdit considérablement les coûts de production. 

Lire aussi : « Le vrai chocolat coûtera significativement plus cher » 

Elle ajoute : « près de 80 % des entreprises agroalimentaires ne voient pas leurs marges évoluer, et un industriel sur deux constate une baisse de rentabilité. Ce constat touche également les glaciers. »

« L’impact de la hausse des matières premières est un challenge »

Une consommation de glaces qui s’étale sur l’année

« La glace est une catégorie plus tolérante aux effets de l’inflation, les consommateurs restent présents» indique Sylvie Galliaerde. Malgré l’inflation, 52 % des Français consomment des glaces toute l’année, selon l’Ania. 

Lire aussi : Ce que l’inflation a changé dans l’alimentation des Français 

Les instants de consommation de la glace se diversifient, en dessert, aux repas ou à l’heure du goûter, bien au-delà des pauses estivales. En mars, les ventes de glaces ont progressé de 10,8 %, en novembre de 12,6%, alors que ce sont des mois de basse saison.  « Il y a une vraie demande hors été », insiste Frédérique César Desforges, analyste de Nielsen Q. 

L’Ania plaide pour une adaptation de l’offre : « Il vaut mieux que les enseignes gardent des glaces en rayon en hiver, car il y a de la demande. Certaines enseignes n’en désimplantent plus de leurs rayons, il faut que d’autres suivent » insiste Sylvie Galliaerde.

  « Il vaut mieux que les enseignes gardent des glaces en rayon en hiver, car il y a de la demande.» 

La filière recrute des consommateurs via l’innovation

L’innovation participe pour 7 % du chiffre d’affaires des glaces en 2024. Pas moins de 67 nouveautés ont été lancées l’an dernier, dont trois figurent dans le top 10 des innovations PGC-FLS. Ces produits classés engendrent en moyenne 45 % de demande supplémentaire.

Les tendances en innovations en 2025 se portent notamment sur les « rayons soleil » aux saveurs fruitées d’été ou encore exotiques et le segment des desserts glacés, tiramisus, macarons givrés. Aussi, les formats mini, les bouchées, et les glaces enrobées de noix ou de biscuits gaufrés, suscitent l’intérêt des consommateurs.

Certaines innovations par le passé n’ont pas su trouver leur public, c’est le cas des glaces salées. « Il y a eu des essais de mise en rayon, notamment chez Picard, mais ça ne prend pas pour l’instant » remarque Fabrice Ducasse directeur général de Froneri. 

Lire aussi : 5 tendances de consommation à intégrer en 2025 

 

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