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« On ne s’en sort plus ! » le cri d’alarme des PME et ETI face aux complexités d’Egalim

La Feef, Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France, qui rassemble PME et ETI appelle à un choc de simplification dans la révision de la loi Egalim, notamment de pouvoir d’affranchir des indices sanctuarisant les coûts liés à la matière agricole.

Léonard Prunier, président de la Feef.
Léonard Prunier, président de la Feef.
© Feef

« Egalim sanctuarise la matière première agricole, mais il faut comprendre que pour les PME et les ETI, ça nous rajoute une complexité qui n’est pas gérable, et beaucoup de nos entreprises sont en difficulté à cause d’Egalim 2 », lance Léonard Prunier, président de la Feef qui fédére plus de 1100 PME et ETI françaises, au chiffre d’affaires cumulé de 21 milliards d’euros. 

Lire aussi : Les centrales d’achat à l’étranger, point faible d’Egalim 3

Prendre en compte les indices Egalim, c’est trop compliqué pour les PME

« Les indices interprofessionnels, c’est bien pour sanctuariser la matière première agricole. Mais on a besoin de sanctuariser l’ensemble de nos coûts », explique celui qui ne cache pas son inquiétude face aux tensions au Moyen-Orient qui pourraient, de nouveau, conduire à une flambée des prix de l’énergie. 

« On a besoin de sanctuariser l’ensemble de nos coûts »

« J’ai l’exemple d’une PME, dans la volaille. Les indices Itavi baissant, elle a dû revoir ses prix à la baisse, mais ses coûts d’énergie montaient, ce qu’elle n’a pas pu faire valoir, ses marges ont encore baissé », illustre Léonard Prunier. Il n’y a pas que l’énergie qui a flambé, les salaires, les taxes foncières et les assurances notamment ont étouffé les marges l’an dernier. 

Lire aussi : Évolution de la loi Egalim : « Il faut être plus directif pour qu’elle soit appliquée »

Les PME et ETI françaises fragilisées

Il faut dire que la santé économique des PME et ETI françaises a de quoi inquiéter. Selon une enquête de la Banque de France pour la Feef, 30 % des PME et ETI interrogées étaient en déficit en 2022 (contre 19 % e 2018) et 49 % d’entre elles étaient endettées sur plus de 7 ans (contre 18 % en 2022). Or, pour 73 % des adhérents de la Feef, les résultats de 2023 ont été plus mauvais que ceux de 2022. « On ne s’en sort plus ! L’inquiétude monte, nos entreprises ne peuvent plus continuer ; or nous sommes aussi les garants de la diversité du monde agricole ».

« Nos entreprises ne peuvent plus continuer ; or nous sommes aussi les garants de la diversité du monde agricole ».

Egalim a besoin d’un choc de simplification

« Gardons Egalim ! Mais il faut en sortir les PME et ETI qui font moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le monde », avance Léonard Prunier, justifiant par l’exemple des formules de calculs pour la prise en compte de la matière première agricole. « Une PME qui dispose de 400 références, ne peut pas gérer 400 formules de calcul ! Négocier ses formules avec chaque distributeur ! Les grands groupes ont des cabinets de conseil pour ça, nous on ne s’en sort pas ! ». 

« Les grands groupes ont des cabinets de conseil pour ça, nous on ne s’en sort pas ! ». 

Que les PME et ETI redeviennent maitres de leurs tarifs

Simplifier, ce serait fixer un prix lors des négociations commerciales annuelles, avec les PME et ETI qui passeraient un mois avant les grands groupes. Et en cas de besoin, en cas de crise, informer les distributeurs du nouveau tarif. « En les prévenant tous en même temps, on met fin à la peur des acheteurs d’être les seuls à avoir pris une hausse ! », complète celui pour qui il faut se « fier aux relations humaines ». Les PME et ETI enverraient une fois par an attestation aux services de l’état qui établirait comment la matière première agricole a été prise en compte. 

Lire aussi : Relations commerciales : Vers un Egalim 4 ?

«La complexité n’est plus vivable pour nos entreprises. Rien que les CGV, on est passé de 9 à 20 pages en 10 ans »

« De toutes façons, on ne va pas se déconnecter du marché, nos produits sont substituables, si on est trop mal positionnés, la sanction se fera par les ventes ». Fini les changements de tarifs chaque mois, à des dates différentes selon les distributeurs, pour chaque formule de calcul. « La complexité n’est plus vivable pour nos entreprises. Rien que les CGV, on est passé de 9 à 20 pages en 10 ans », déplore le président de la Feef, qui a été reçu par les députés Anne-Laure Babault (Modem) et Alexis Izard (Renaissance) dans le cadre de leur mission parlementaire sur les lois Egalim. 

 

La FEEF a interrogé ses adhérents concernant les clauses de révision et de renégociation des prix introduites par la loi EGAlim 2 qui sont jugées : Inefficaces par 72% des répondants ; Trop complexes pour 84% des entreprises ; Et pour 79% des répondants, ces clauses n’ont pas permis d’améliorer le résultat de l’activité économique de l’entreprise.

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