Fromage : les États-Unis battent des records à l'export, mais l’Europe semble revenir
Si l’Europe reste, de loin le premier exportateur mondial de fromage, les États-Unis ont su grignoter des parts de marché sur la première partie de 2025. Dorénavant, les prix communautaires ont baissé, remettant l’origine UE en compétition. Mais les États-Unis, qui disposent d’une offre abondante, jouent la carte du prix.
Si l’Europe reste, de loin le premier exportateur mondial de fromage, les États-Unis ont su grignoter des parts de marché sur la première partie de 2025. Dorénavant, les prix communautaires ont baissé, remettant l’origine UE en compétition. Mais les États-Unis, qui disposent d’une offre abondante, jouent la carte du prix.
Jamais les États-Unis n’ont exporté autant de fromage sur un mois qu’en août 2025 : 54 110 tonnes (+28 % par rapport à août 2024). C’est le quatrième mois consécutif où les envois dépassent les 50 000 tonnes. Jamais, avant mai 2025, les exportations américaines de fromages n’avaient atteint ce seuil des 50 000 tonnes.
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Une production de fromage dynamique aux USA
Le cheddar pèse pour un cinquième du fromage exporté par les États-Unis, les envois ont plus que double à 11 000 tonnes (+140 %). Cette croissance s’explique par l’ouverture de nouvelles unités de production alors que la demande intérieure, de la restauration, est jugée « tiède » par l’USDEC. D’autant plus que les volumes de lait sont là : la collecte de lait aux États-Unis a progressé de 3,1 % en août et de 4 % en septembre. Les dernières estimations sont à une hausse de 3,7 % en octobre.
Un grand panel de destinations pour le fromage américain
Si les envois vers le Canada étaient en recul en août (-18 %), ce n’est pas le cas des autres débouchés du géant américain. La Corée du Sud a affiché en août une augmentation de 84 % (+3 649 tonnes) du volume des exportations. L'Australie et le Japon ont également contribué à cette hausse, avec des exportations de fromage en augmentation respectivement de 64 % (+1 680 tonnes) et 42 % (+1 455 tonnes). Même tendance en Amérique latine : + 25 % vers l'Amérique centrale et les Caraïbes et + 6 % vers le Mexique par rapport aux chiffres déjà impressionnants de l'année dernière.
L’Europe revient dans la bataille du fromage
Les exportations européennes de fromage ont marqué le pas en août, (-7,9 %) La baisse des envois était particulièrement notable vers les marchés les plus concurrentiels, -14 %, comme la Corée du Sud et le Japon. L’Union européenne a perdu du terrain face aux États-Unis, très présents et affichant des prix bien plus compétitifs (3 828 $/tonne de cheddar au 12/10 contre 5 211 $/tonne pour l’origine UE).
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Mais si les exportateurs américains de fromage ont marqué des points sur les premiers mois de l’année, ils sont d’ores et déjà davantage concurrencés. Les prix des fromages industriels en Europe et en Océanie ont fondu depuis la rentrée. Ils rapportent une concurrence accrue sur leurs marchés export, et ont donc opté pour une baisse des prix pour rester compétitifs. Le prix moyen du cheddar américain a perdu 6 % sur la dernière quinzaine de novembre. Les exportateurs européens, notamment allemands, rapportent de bonnes dynamiques de vente vers les pays tiers. En septembre, les envois de fromages de l’UE dépassaient de 1,5 % leur niveau d’un an plus tôt à plus de 117 000 tonnes.
Les fabrications communautaires de fromage ont progressé de 1,6 % sur les sept premiers mois de l’année.
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