Vote et tremblement
Le parti socialiste vote oui à l’Europe, et le lendemain la terre tremble à Strasbourg, capitale européenne. Il y a-t-il une relation de cause à effet entre ces deux événements ? Je suis tenté de le croire. Le vote des militants a en effet été commenté par la presse en des termes sismiques : séisme au parti socialiste pour les uns, la faille (entre les deux camps) s’élargit pour les autres, et pour un troisième «les plaques tectoniques du parti sont en train de bouger». Je me mets à la place des vraies failles et des vraies plaques : je n’aimerais pas qu’on me pique mon job comme ça. Les partis politiques, celui là comme les autres, ont certes une capacité de nuire qui ne peut être sous-estimée. L’homme de bien s’en tiendra éloigné. Mais enfin, les questions qu’on leur pose ne sont en général pas bien méchantes, leurs réponses sont évasives et leur influence réelle sur la vie des gens est quasi nulle, Dieu merci. Parfois, dans les éboulements, les glissements et les cratères qu’engendre ce tohu-bohu, on déplore un ou deux disparus. Mais on les revoit vite. Il n’y a pas de mort en politique, me disait un jour Michel Jobert. Et il ajoutait avec malice : regardez moi !