Volailles : les répercussions se font déjà sentir dans le sud-ouest
Après avoir enregistré une chute sensible des commandes la semaine passée, de 15 à 35 %, les trois bassins de production de volailles labels du sud-ouest sont dans l’expectative. « C’est un cercle vicieux», analyse Luc Santoni, directeur marketing des Fermiers Landais. « Les consommateurs ont eu peur, les distributeurs ont anticipé la mévente et réduit leurs approvisionnements». Dans le Gers, Pierre Buffo (Avigers) semblait plutôt confiant lundi au vu du démarrage de la semaine tandis que William Vasiniac (Assov, Label Sud- Ouest) nourrissait de fermes inquiétudes. « C’est une mauvaise communication qui laissera des séquelles alors même qu’il n’y a pas de foyer en France…» « Ce qui est curieux, c’est que selon nos informations, cette panique des consommateurs est circonscrite à la France et à l’Espagne» souligne encore Luc Santoni. « Il ne semble pas y avoir de tels mouvements en Grande-Bretagne, en Belgique ou en Allemagne.» Mais déjà, les esprits se portent sur l’après-crise. « Il nous faudra probablement apprendre à vivre avec cette menace comme nos collègues des bovins le font avec l’ESB», poursuit-il. Pierre Buffo pointe du doigt les risques économiques encourus par les abatteurs tandis que William Vasiniac insiste sur les inquiétudes des producteurs. « Certains de nos adhérents préfèrent attendre avant de garnir de nouveaux les parcours. Une relance passera notamment par le prix, et ce sera forcément répercutée sur les éleveurs qui n’avaient pas besoin d’un nouveau coup de ce genre». Les mesures de confinement ne vont pas arranger les choses.