Volailles festives : honnête démarrage

La grande distribution pourrait se montrer prudente dans ses commandes de volailles de fin d’année. A l’issue de la dernière Saint-Sylvestre, elle avait dû brader quelques pièces restées dans les rayons. La perte de confiance économique ne peut que renforcer sa prudence. Les enseignes dont les clients sont partis vers les concurrentes du hard discount vont-elles les reconquérir en fin d’année ? Si les volaillers vendent correctement cette semaine, le réassortiment de sortie du week-end prochain sera décisif. Le calendrier se présente favorable à la consommation : Noël et le Nouvel an entre deux week-end ; cela fera quatre occasions de réunir des convives et de se faire plaisir.
Les responsables de Ronsard (Coopagri Bretagne) sont soulagés après avoir « stressé » la semaine dernière. Les commandes se confirme tant pour les volailles de Bretagne que des Landes, de l’Orléanais et aussi de Bresse (abattoir Joly repris en juillet), se rassure le directeur Gilles Dréan. Les réservations de farcis se confirment. Seul bémol : la Grande-Bretagne achète moins de dindes congelées, alors que l’Allemagne, la Grèce, l’Espagne et la Belgique sont complètement au rendez-vous.
Selon Jean-Claude Vaidie, directeur commercial de Guillet (groupe LDC), les ventes se « présentent bien », tant du côté de la gamme fermière « Le Bocager » (Loué), promue à Rungis le 13 novembre, que de celui des AOC Bresse et volailles haut de gamme des Ets Mairet et du Chapon Bressan. Les restaurants, pense-t-il, ne seront pas forcément moins fréquentés à la Saint-Sylvestre, peut-être connaîtront-ils moins de consommation.
Le responsable de Guillet est certain que les volailles Label Rouge resteront les préférées des artisans bouchers-volaillers et des restaurateurs. « On a vu cette année des transferts vers le certifié en restauration collective, mais ça n’a pas lieu en période de fêtes », assure-t-il. L’humeur des consommateurs privilégie la volaille traditionnelle et le foie gras, analyse-t-il, au détriment des produits les plus innovants. Les restaurateurs n’en sont pas moins attirés par le service ; ils font honneur aux découpes et élaborés farcis.
Le Chapon valeur sûre
Chez Arrivé, la croyance au classique est la même : le chapon Label Rouge reste une valeur sûre, de même que la dinde standard et la poularde Label Rouge. Les volailles Label Rouge, d’une façon générale, devraient s’imposer en grandes surfaces devant les volailles certifiées qui leur ont grignoté des parts de rayon au cours de ces derniers mois. Le directeur commercial et marketing d’Arrivé (Maître Coq, Saint-Sever), Vincent Robin, souligne la poursuite du transfert vers les petites pièces (poulardes, pintades, chapons de pintade) et pense que cette tendance va profiter aux petites pièces farcies, comme la pintade et la canette. Les ballotins farcis, distribués dès la mi-novembre, rencontrent « un très beau succès », se félicite le responsable de Maître Coq. Le coût de la portion sera quand même décisif.