Volaille : les élaborés limitent la casse
« Après un mois d'octobre exécrable, un mois de novembre pas bon, nous avons quelques craintes pour Noël ». Vincent Robin, directeur commercial et marketing du groupe Arrivé, a commenté en ces termes la crise de la grippe aviaire, lors d'une présentation hier des prochaines innovations de Maître Coq (sur lesquelles nous reviendrons). Quelques chiffres permettent de cerner l'ampleur du phénomène. Sur la période de crise (jusqu'au 6 novembre), la consommation des ménages a chuté en volume de -18 % en dinde, -13 % en poulet et -7 % en produit élaboré, alors que le canard a progressé de +21 %. En cumul annuel, l'évolution est de +0,7 % toutes volailles confondues, -4,5 % en dinde, -2 % en pintade, -1,3 % en poulet, +6,3 % en élaboré et +14 % canard. « La baisse a été très forte sur les pièces entières, qui restent aujourd'hui à -15 %, a-t-il souligné. Les élaborés ont davantage limité la casse et ont presque retrouvé leur niveau d'avant la crise, avec une croissance quasiment à deux chiffres ».
Tous les circuits de commercialisation n'ont pas vécu la crise de la même manière. Les GMS ont beaucoup souffert. Cela n'est pas dû uniquement aux réticences du consommateur. Les distributeurs ont eu aussi une influence, en réorganisant les rayons volailles au détriment des pièces entières et en faveur des produits élaborés. « Les GMS sont maintenant revenues à une communication à peu près normale, a-t-il signalé. Elles se sont rendues compte que les produits de substitution ne sont pas légion et que leur mise en œuvre a des conséquences sur les ventes ». D'après lui, le mot d'ordre au sein de la FCD est de continuer comme avant la crise, en jouant le jeu de la filière. La RHD a moins subi la crise. Peu changements dans les menus ont été observés. Enfin, sur l'export, Maître Coq arrive à un bilan à peu près équilibré. Certains marchés ont créé un appel d'air. D'autres se sont fermés, notamment les pays scandinaves, qui se sont réorientés sur la volaille domestique.
L'adaptation à cette situation s'est faite à plusieurs niveaux. Des chapons sont partis en poulet de découpe. Les plannings de mise en place ont été allégés. Maître Coq a aussi congelé d'importantes quantités de volailles. « Les stocks de congelés n'ont pas franchi la cote d'alerte, a-t-il tenu à souligner. Ils partaient pratiquement de zéro».