Voeux pieux
Que faut-il attendre de 2005 ? Un monde qui peut vaciller sur son orbite d’un jour à l’autre sans crier gare et entraîner dans ses failles des milliers de vies humaines n’offre guère de prises aux certitudes. A l’exercice des pronostics, nous préférerons donc aujourd’hui celui des vœux, qui présente principalement deux avantages : le premier de ne guère exposer celui qui les formule à la sanction de la réalité et le second d’offrir la possibilité de manifester un optimisme que rien ne vous permet de justifier.
Nous souhaiterons donc pêle-mêle aujourd’hui et sans grande illusion : que le monde agricole soit un peu moins syndical et un peu plus économique, que l’agroalimentaire français fasse un peu plus de place au savoir-faire et un peu moins aux seuls prix et qu’on perde l’habitude en France de célébrer en permanence le culte de la Loi, de la réglementation, celui des vains mots et des postures politiques. On priera aussi que la Chine ne se réveille pas trop brutalement pour nos économies, que le dollar qui flanche arrête de pénaliser nos exportations et que le hard-discount ne détrône pas les plus belles marques françaises. Plus modestement, on escomptera -avec un peu plus de conviction- que l’on résolve cette année la question du financement de l’équarrissage, qu’on redonne un peu de stabilité à certaine interprofession des fruits et légumes et qu’on convainque les Français de dépenser un peu plus pour leur alimentation pour moins avoir à dépenser pour leur santé. On souhaite enfin bien sûr à Dominique Bussereau de réussir rue de Varenne. Moins politique et plus modeste que son prédécesseur, le nouveau ministre de l’Agriculture est un peu dans la situation du rural François Patriat lorsqu’il succéda au très ambitieux Jean Glavany. On espère pour lui de rester un peu plus longtemps rue de Varenne que le député de la Côte d’Or.
A tous nos lecteurs -et cette fois avec beaucoup de convictions- nous souhaitons aussi une belle et fructueuse année 2005.