Vive Albert !
Je suis comme tout le monde plus ou moins royaliste et, en l'absence provisoire du roi de France, nous trouvons avec les Grimaldi un substitut tout à fait convenable au goût que nous avons des familles régnantes. Certes, les lointains ancêtres du gentil Albert étaient de fieffés bandits, mais nos Valois, Bourbons et Orléans eurent aussi des histoires un peu tourmentées. D'ailleurs, le gentil Albert l'est-il ? N'oublions pas qu'il est américain, et l'hériter de la deuxième plus grande dynastie irlandaise des Etats-Unis après les Kennedy, celle des Kelly, qui ne furent pas toujours des enfants de choeur. En tout cas, lui et ses sœurs jouent admirablement le rôle qui leur est dévolu dans le coeur des Français : émotion, vivats au balcon, scandale, argent, sexe - tout y est, même la messe à la cathédrale. Les Grimaldi sont nos Windsor à nous. Avec cet avantage que nous ne mesurons pas assez : Monaco ne coûte rien à la République, le prince se débrouille pour se financer lui-même, fermons les yeux sur la méthode. Il a même comme ministre un préfet nommé par la France. En ce moment, c'est le préfet Proust, qui s'illustra dans la destruction des farines de viande. Il serait déplacé de dire que Paris a envoyé là-bas un spécialiste des déchets.