Vins : vers une campagne mieux équilibrée
Le conseil spécialisé « filière viticole » de Viniflhor, réuni mercredi s’est longuement consacré à l’examen de la conjoncture du secteur vin. En premier lieu, il a formulé ses premières prévisions de récolte qui atteindrait 50,7 millions d’hectos, dont 23,3 Mhl de VQPRD (AOC et VDQS), 18,7 Mhl de vins de table et de pays, et 8,6 Mhl de vins aptes à la production de Cognac et d’Armagnac. Si ces prévisions se confirment, la prochaine vendange serait donc inférieure de 2,7 Mhl à celle de l’an dernier et de 2,2 Mhl à la dernière moyenne quinquennale. En fait, elle serait la plus faible enregistrée depuis 2003 (47,5).
Bien démarré grâce à la douceur de l’hiver dernier, le développement de la vigne a commencé vers le 10-15 avril avec une bonne avance sur les dates habituelles. Par la suite, les conditions météo se sont dégradées et si le millésime s’annonce toujours précoce, il risque de se révéler hétérogène et difficile à gérer. Le fort développement du mildiou, dans pratiquement tous les vignobles, est à l’origine de la baisse prévue de production. Cette petite récolte s’accompagnera d’une diminution des stocks à la propriété en fin de campagne de l’ordre de 8 %, avec 36,7 Mhl contre 40 à l’issue de la saison 2005-2006. On assiste d’ailleurs à une accélération des déstockages.
Meilleur climat commercial
Avec une offre allégée, la prochaine campagne s’annonce donc mieux équilibrée et d’ores et déjà, on note une amélioration du climat commercial, sauf pour les vins de table courants, le volume de transactions enregistrées à la mi-juin ayant progressé sans que les prix suivent pour autant. En VQPRD, l’activité est stable ou en progression et les prix moyens régionaux en hausse, comme en Bourgogne, ou au pire, stables. On notera particulièrement la confirmation du succès des vins rosés et l’augmentation de leurs ventes et de leurs prix en Côtes de Provence et dans le Val de Loire.
Par ailleurs, les productions espagnole et italienne seraient au mieux, stables tandis que celle du Nouveau Monde s’annonce en retrait, surtout en Australie. Globalement, en dehors d’une expansion au Brésil, les surfaces consacrées à la vigne stagnent dans l’Hémisphère Sud.
Outre cet examen de la conjoncture, le conseil s’est préparé à affronter le calendrier de la négociation de la réforme de l’OCM qui devrait se terminer fin décembre prochain pour application dès la campagne 2008-2009. La réforme va devoir être travaillée maintenant chapitre par chapitre, en particulier sur les points qui risquent de poser le plus de difficultés, comme les modalités et le financement de l’arrachage, la segmentation des vins et leur étiquetage, notamment en matière d’indication de cépage. Quatre groupes de travail spécialisés vont être mis en place à l’Oniflhor sur l’arrachage, l’étiquetage, la promotion et l’utilisation des enveloppes nationales.