Vins : Sud de France, bannière fédératrice et ambitieuse
Objectif ambitieux que celui de Sud de France mais aujourd’hui indispensable à la filière pour tenter de marcher en rangs serrés afin de freiner l’hémorragie des parts de marché française à l’extérieur, notamment outre-Manche et outre-Atlantique. Car il s’agit bien de ne pas laisser les producteurs du Nouveau Monde continuer de nous tailler des croupières en matière de vin. Pour cela, il faut simplifier et hiérarchiser une offre encore trop souvent jugée complexe, voire incompréhensible. Dans le cadre de la production mondiale de vin (270 M hl), en surproduction d’une quarantaine de millions (dont 5 à 7 pour la France), le plan à dix ans de la région Languedoc-Roussillon vise à rassembler les producteurs derrière la nouvelle fédération Inter Sud de France qui regroupe, sous la marque ombrelle Sud de France, les AOC et les vins de pays, du Languedoc au Roussillon.
La démarche présente divers atouts : proposer une gamme large, définir une typicité régionale, disposer d’une puissance d’approvisionnement, proposer un bon rapport qualité/prix/plaisir, mettre en avant l’image art de vivre méditerranéen. « Le potentiel est énorme puisque Sud de France fédère l’ensemble des vins sous une bannière commune avec une localisation facile pour tous les consommateurs, commente le producteur négociant audois Gérard Bertrand. Le Languedoc-Roussillon, personne ne connaît, surtout aux Etats-Unis. Mais nous allons associer quelques temps Languedoc-Roussillon et Sud de France sur la bouteille pour faire la transition et générer des ventes additionnelles ». « Je ne suis pas sûr que South of France fonctionne tout seul sur la bouteille, modère Pascal Renaudat, directeur général de Chamarré, la nouvelle marque ombrelle française rassemblant déjà sous le signe du papillon une gamme de vins de pays et AOC. Sans les cépages sur l’étiquette, ça ne suffira pas ! ».
Une offre à plus de 2 euros
La marque ombrelle ne concerne pas les entrées de gamme dont le marché est saturé et qui peuvent désormais bénéficier de l’appellation vins de pays Vignobles de France ; elle s’adresse à des vins de plus de 2 euros en France, plus de 3,50 en Grande-Bretagne, plus de 7$ aux États-Unis. Le marché français reste prioritaire suivi des marchés allemand, néerlandais, anglais, américain, japonais… L’objectif est de passer de 2,2 millions d’hl à 4,7 à l’export pour un montant grimpant de 950 M € à 2,5 Mds €. Le marché hexagonal à lui seul devrait représenter 2,7 millions d’hl pour une valeur de 2 Mds €. Pour arriver à ses fins, la nouvelle fédération créée en 2006 pour piloter l’ensemble de la filière vins régionale devra s’appuyer sur l’organisation de l’interprofession de bassin et mettre en place un conseil international d’une douzaine d’experts. La région représente aujourd’hui une quinzaine de millions d’hectolitres et 30% de la production française, de quoi approvisionner sans souci les nouveaux débouchés.