Vins : les solutions des coop pour sortir de la crise
En congrès national à Toulouse (voir LM du 10 juillet), la Confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF) a tenté de trouver des solutions à la crise que connaissent les vignerons aujourd'hui. Sa première proposition concerne la réalisation d'importantes restructurations économiques, afin de faire face au marché mondial et de peser en terme d'exportations et de promotion. La CCVF est d'ailleurs favorable à la régionalisation des bassins de production, qui peut permettre de prendre des décisions plus rapidement qu'au plan national, à condition que cela leur donne des moyens pour investir, commercialiser et communiquer, et que « l'Etat ne se désengage pas, en déléguant aux bassins les charges qui étaient les siennes». Elle veut, dans chaque bassin de production, favoriser l'émergence de leaders aptes à conquérir des parts de marché.
La Confédération souhaite, parallèlement, une meilleure lisibilité des produits et une simplification de l'étiquetage. « Au-delà des AOC haut de gamme, des produits innovants autour des indications de cépage et des marques doivent être mis en place par des entreprises ayant la dimension de l'exportation lointaine, indique Denis Verdier, président de la CCVF . En revanche, l'ouverture de la possibilité d'indiquer cépage et millésime sur les vins de table, proposée par la Commission pour dynamiser l'export, ne peut être envisagée que si une garantie de la traçabilité et de la qualité du produit peut être apportée.»
Simplifier la distillation
La CCVF souligne également l'importance des solutions conjoncturelles, comme la « distillation de crise », pour remédier à la situation, ainsi que les efforts faits par les coopératives en faveur de cette solution. « Fin 2005, le versement, par le gouvernement, de l'acompte lié à la distillation a très bien fonctionné,poursuit Denis Verdier. Mais nous aimerions une simplification de la mécanique et une mutualisation du système au niveau des coopératives. Evitons, par ailleurs, la spéculation et la vente en dessous du prix de distillation qui est doit être, au minimum, de 3 euros par degré d'alcool et par hectolitre !»
Enfin, les vignerons coopérateurs mettent l'accent sur l'importance de prendre aussi en considération l'aspect social de la situation Les revenus des viticulteurs ont baissé de 56 % par rapport à l'année dernière.. « La proposition de Marian Fischer Boel Mariann Fischer Boel, commissaire à l'Agriculture à la Commission européenne, préconise l'arrachage de 400 000 ha de vignes en cinq ans, sur la base du volontariat.. dans le cadre de la réforme de l'OCM, donne le sentiment que l'arrachage est une fin en soi, reprend Denis Verdier. Pour nous, c'est la rénovation et la défense des entreprises qui doit être au cœur de la problématique. L'arrachage doit juste pouvoir permettre à ceux qui le souhaitent, de sortir dignement de la filière. Bruxelles a, par ailleurs, proposé 18 000 euros par an pour les préretraites des viticulteurs. Reste à savoir si, du côté français, on a les moyens de financer les propositions de Bruxelles. »