Vins : Languedoc et Roussillon s’unissent face à l’adversité
« Ce qui est important dans notre filière c’est de se retrouver. En nous regroupant, nous allons devenir le premier bassin de production français (ndlr : avec 18 M d’hl), avec une puissance de feu beaucoup plus forte à l’export». Axel de Woillemont, directeur général du conseil interprofessionnel des vins du Languedoc, a dévoilé hier à la presse les grandes étapes du rapprochement des structures viticoles qui s’opère actuellement dans la région Languedoc-Roussillon.
Annoncée depuis de nombreuses années, cette union est en train de prendre réellement forme. Le 17 décembre dernier, le conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL) et le conseil interprofessionnel des vins du Roussillon (CIVR) se sont réunis au sein de la fédération des interprofessions des vins d’appellation d’origine du Languedoc et du Roussillon (FIVLR). La première action commune prendra corps outre-Manche, la semaine prochaine, lors d’un salon à Londres où sera lancée la bannière commune dont le nom présuppose déjà de son succès : South of France wines.
La prochaine étape consiste en l’entrée, dès qu’ils seront constitués, d’Inter Oc (l’interprofession des vins du pays d’Oc) et du comité régional Anivit (vins de table et vins de pays) dans la nouvelle fédération. Cette union devrait être officialisée le 24 mars prochain. La fédération ainsi élargie aura pour mission de suivre la qualité des produits mis en marché, de réaliser des programmes de promotion communs et de gérer et réguler l’offre économique des différentes appellations.
Une nouvelle appellation régionale «Languedoc»
En parallèle, l’ensemble de la filière vitivinicole a signé, le 28 janvier, un protocole d’accord pour la création d’une association aux fins de gérer politiquement et économiquement le bassin de production : il s’agit de l’instance régionale de concertation des vins du Languedoc-Roussillon (IRCVLR) dont les statuts devraient être déposés en avril prochain. « En mars, le Languedoc et le Roussillon rencontreront ensemble Dominique Bussereau pour lui dire que les moyens qu’il nous donne à l’export sont très insuffisants(ndlr : 3,5 M Eur pour l’ensemble de la France ce qui est inférieur au seul budget du CIVL)», a d’ores et déjà affirmé Michel Peresse, président du CIVL.
Si 2005 s’annonce comme une année charnière, les effets visibles du rapprochement régional devraient s’intensifier courant 2006. Parmi les éléments concrets, on verra alors apparaître sur les bouteilles la nouvelle appellation régionale «Languedoc» née de l’extension de l’AOC Coteaux du Languedoc aux aires délimitées des AOC Minervois, Corbières, Cabardès, Fitou, Limoux, Côtes du Roussillon et Collioure. Une nouvelle appellation qui concernerait les trois couleurs.
Grâce à ce regroupement des forces, les vignerons du Languedoc-Roussillon, qui ont su contenir leur production ces dernières années, espèrent retrouver de la valeur ajoutée en France et à surtout à l’export. Les ventes de VQPRD du Languedoc-Roussillon ont reculé de 4% en valeur en 2003 et les ventes d’AOC du Languedoc rouges de bouteilles comprises entre 1,51 et 2,5 euros ont reculé de 17% au profit des bouteilles inférieures à 1,5 euro (+44%).