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Vinexpo : la bonne surprise qui a fait oublier la crise

Avec 46 à 47 000 visiteurs, Vinexpo a rassuré des exposants fébriles au démarrage de cette 15e édition. Un bilan plus qu’honorable dans le contexte actuel pour un salon qui s’est placé sous les bannières du bio et du développement durable.
Dimanche, les exposants dissimulaient mal leur inquiétude au vu de l’arrivée parcimonieuse des visiteurs à la 15e édition de Vinexpo, la grand-messe biannuelle du vin et des spiritueux. Lundi, ils étaient un peu plus rassurés après les premiers rendez-vous et mercredi soir, une grande majorité d’entre eux ne regrettaient pas d’avoir fait l’effort de venir et s’estimaient satisfaits du salon. Côté visiteurs, les acheteurs asiatiques étaient venus en nombre, dont plus d’un millier en provenance de Chine (qui vient d’entrer dans le top 10 des pays consommateurs) captés sans doute par les précédentes éditions Vinexpo à Hong Kong mais les acheteurs britanniques et américains dont on craignait la désertion étaient également présents dans les allées. « Les contacts étaient plus professionnels, avec des demandes précises. Nos principaux clients étaient là, la qualité des échanges était indéniable », estimait Franck Crouzet du groupe Castel. « Les acheteurs sa­vaient précisément ce qu’ils cherchaient, reconnaît Jean-Jacques Dost de la cave de Rasteau, et au lieu de venir à quatre ou cinq, ils étaient deux mais ponctuels ». Et Xavier de Eizaguirre de conclure : « L’ambiance du salon était plutôt conviviale, presque légère, grâce certainement à la météo ensoleillée, mais grâce aussi aux efforts es­thétiques réalisés sur les stands, et sans l’aspect parfois « bling-bling » des éditions précédentes. C’était un Vinexpo studieux et efficace. » Comme l’a rappelé Michel Barnier lors de l’inauguration, sa dernière visite en tant que ministre de l’Agriculture, ce Vinexpo était sous placé sous le signe de la combativité, « car il ne s’agit pas de faire le dos rond ni l’autruche en période de crise mais de se battre en mettant en avant nos atouts que sont la qualité et la diversité de nos vins, sans oublier la nécessité d’un volontarisme commercial pour aller chercher de nouveaux marchés ».
Efforts redoublés sur le terrain
La France n’était cependant pas la seule à user des mêmes arguments. L’Italie, désormais premier pays exportateur de vins en volume, a confirmé qu’elle devenait notre principal concurrent, à grand renfort de séminaires et dégustations sur toutes les régions productrices, et en mettant notamment l’accent sur les bulles de son prosecco, qui a actuellement le vent en poupe. L’Espagne, également dans le top 3 des mètres carrés cumulés sur le salon, s’est particulièrement distinguée sur son offre de vins bio, avec une superficie des vignes qui a doublé en huit ans mais surtout de forts investissements sur des gros vo­lumes. Ces derniers devraient rapidement lui permettre d’être incontournable sur ce créneau en forte progression. Bio et développement durable étaient d’ailleurs parmi les principaux fils rouges du salon. La Napa Valley a communiqué sur la mise en place d’un « green certified land », garantissant la mise en place d’une agriculture responsable et biodynamique (concernant déjà 16 000 ha soit 25 % de la région).
De nombreux opérateurs (Barton & Guestier, Gérard Bertrand, Larose Trintaudon, François Lurton, Vignobles Foncalieu…) ont étoffé leur offre sur ce segment. Les contenants comme les BIB (Bag-in-Box) mais également des innovations com­me la Wine Pouch (du Cep chez Jeanjean) ont mis en avant des bilans carbone positifs. Parmi les autres créneaux porteurs, on compte les vins allégés ou désalcoolisés, les rosés, les effervescents…
Une demi-douzaine de nouveaux pays étaient présents sur le sa­lon en tant qu’exposants : la Po­logne, la Biélorussie, la Suède, l’Egypte, l’île Maurice et Madagascar pour une offre rhums et le Brésil. Ce dernier, qui en 2002 encore, n’exportait pas un seul litre de vin, en produit désormais 3,3 M hl, dont 13 000 exportés essentiellement en bouteilles, ce qui en a fait le 5e producteur de l’hémisphère Sud. Du côté de la section Marketers, qui regroupe pour la deu­xième édition les exposants packaging, les innovations n’étaient pas en reste et notamment celles visant à faire évoluer les modes de consommation : des rafraîchisseurs ultrarapides de vin en bouteille (Ravi), des étiquettes tridimensionnelles (Logo Flex) ou reprenant des tableaux illustres (Mar Solutions), des bouteilles en PET (Auguste Bonlouis) pour avions, fast-foods et discothèques, des procédés permettant la conservation des bouteilles entamées (Qivino, Wikeeps de Cordier) ou encore une offre de vin au verre en vitrine climatisée (By the Glass)… Vinexpo côté people, c’était aussi la présence de personnalités si­gnant ou cautionnant certaines bouteilles, Fabien Pelous pour GRM, Kim Birkedal-Hartmann et le rappeur Ludacris pour le cognac Conjure, Antonio Banderas pour sa nouvelle bodega en Ribeira del Duero, SAS Albert II et sa fiancée… Que du beau monde !

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