Vin : vers un dégagement du marché ?
Après la décision de la Commission concernant la distillation de crise Pour la France, 1,5 million d’hectos de vin de table à 1,91 euro le d°/hecto, et 1,5 million d’hectos pour les AOC à 3 euros l’hecto., décision jugée insuffisante par les professionnels et le ministre de l’Agriculture lui-même, ce dernier a annoncé devant le congrès des JA, la mise en place d’un dispositif national consistant en l’attribution d’une aide aux viticulteurs ayant souscrit à la distillation communautaire . Pour les vins de table, cette aide permettra au viticulteur de toucher un prix global de 2,90 euros par hecto pour un vin d’un degré moyen de 12 degrés. La subvention sera plafonnée à 5 000 e par viticulteur et conditionnée à une souscription de 450 hectos. Pour les AOC, l’aide permettra d’atteindre un revenu équivalent à 3,35 e/hecto.
La Confédération des coopératives vinicoles de France s’est déclarée soulagée par ces engagements ministériels mais il demande à voir les mesures d’application pour juger de l’efficacité de ce dispositif. La distillation de l’article 29, souscrite fin 2005, n’étant toujours pas définitivement payée, jette à nouveau des inquiétudes sur ces propositions.
Ne pas rater le coche
Le bureau de la CCVF va se réunir cette semaine pour rechercher une synergie entre la distillation et le marché. Le prix de 3 e en vin de table doit être le minimum en dessous duquel les vignerons ne doivent pas accepter de vendre. Ils auront la possibilité d’utiliser la distillation. L’accueil des vignerons indépendants est moins réservé. Leur fédération juge ce complément national « bienvenu » et estime que ce dispositif complémentaire peut permette de d’éliminer 3 millions d’hectos qui pèsent sur le marché. Elle considère que la réaction rapide du ministre traduit sa volonté et « donne un signal fort » à la viticulture. Elle souhaite que l’ensemble des vignerons et des régions viticoles s’engagent dans cette opération de dégagement du marché. Un demi échec de cette opération de dégagement du marché, difficilement obtenue auprès de Bruxelles comme cela s’était produit au cours des deux précédentes distillations, ne renforcerait pas la position française lors du débat sur l’OCM du vin qui s’ouvre le 22 juin.