Vin : un souffle d’optimisme après une campagne morose
Selon les dernières estimations du conseil de direction spécialisé « filière vinicole » de Viniflhor, la vendange 2006 fournirait 53,95 millions d’hectolitres, estimation nettement supérieure à celle du SCEES présentée le 1er août, et qui retenait le chiffre de 52,57 millions d’hectos. Malgré cette révision en hausse, la récolte 2006, avec 600 000 hectos de plus que l’an dernier, reste dans la moyenne de ces 10 dernières années. En revanche, les disponibilités (récolte et stocks) seraient à leur plus haut niveau, 94,2 M d’hectos, ramenés à 90 M après correctif de la distillation. Néanmoins, les stocks se sont pratiquement stabilisés au niveau de la précédente campagne ce dont le Conseil spécialisé se réjouit.
« Nous avons enrayé la hausse des stocks et la baisse des exportations», s’est félicité le président Jérôme Despey. Le marché s’assainit donc, d’autant que la baisse de consommation semble se ralentir, grâce aux VQPRD et aux vins de cépages. Le président Despey affirme donc qu’il n’y a aucune raison pour que les prix baissent, comme ils l’ont fait au cours de la dernière campagne pour les vins de table et de pays. Au cours de la campagne passée, les prix des vins de table rouges et rosés se sont en effet situés autour de 3 euros le d°hecto soit une baisse de 19 % par rapport à 2004-2005, pourcentage de baisse que l’on retrouve au niveau des volumes traités.
La bonne activité estivale en vins de pays a permis de réduire le retard pris depuis le début de la campagne et les sorties de vins de pays en vrac, 5,9 M d’hectos n’ont reculé que de 1,1 %. Mais avec un prix moyen pour l’ensemble des catégories de 46 euros l’hectolitre, le prix moyen des vins de pays rouges et rosés a accusé une baisse de 12 %.sur 2004-2005.
Les cours des vins blancs de table ont reculé de 11 % à 2,74 euros le d° hecto. La baisse des cours des vins de pays blancs a accusé une baisse moyenne de 10 % à 63 euros l’hectolitre, baisse qui atteint aussi les vins de cépages avec cours moyen a 70,5 euros, mais les ventes de vins blancs de cépages ont fortement progressé, de 24 %.
OCM : pour une cohésion des propositions françaises
La mauvaise campagne 2005-2006 aura laissé des traces dans le comportement des viticulteurs, traces qu’illustre le ralentissement des demandes de primes pour la reconversion du vignoble ; il y a eu 5 000 hectares « primés » plantés au printemps dernier contre 11 000 l’an dernier. Un groupe de travail examinera les possibilités de recentrage du bénéfice de l’aide vers les actions ayant un véritable qualitatif en terme d’orientation du vignoble.
Commentant le bilan de la distillation exceptionnelle (notre numéro de mardi dernier), le Conseil constatant que près de la moitié des demandes en vin de table n’ont pu être satisfaites, recommande vivement aux viticulteurs de recourir à la distillation d’alcool de bouche, dans le cadre des contingents communautaires à venir. Quant au transfert des droits pour les volumes d’AOC non offerts à la distillation de crise, vers les demandes insatisfaites en vin de table, la réponse est « non» , comme nous le supposions.
Autre débat inscrit à l’ordre du jour de ce Conseil : l’OCM. La France a pris du retard dans ses propositions pour la réforme de l’Organisation commune du marché, retard imputable en partie aux divergences de vue entre les divers partenaires de la filière. Or, il semble qu’un consensus se dessine sur des points d’achoppement majeurs notamment sur la segmentation des vins. La mise en place d’un groupe de travail restreint entre l’INAO, Viniflhor et le Conseil national de la viticulture, a été proposée, dont on espère qu’il pourra apporter au ministre de l’Agriculture, début octobre, des propositions communes.