Vin : l’export, seul remède à la crise
Oubliée, la crise mondiale du vin ? Il est trop tôt pour le dire mais au vu des dernières tendances relevées dans le secteur, tous les espoirs semblent permis. La société Vinexpo, organisatrice des salons éponymes, vient de publier une étude réalisée par le cabinet IWSR (International wine and spirit record) qui revient sur les chiffres de 2001 à 2005 et présente des projections à l’horizon 2010. Sans surprise, l’état des lieux au niveau français pointe une baisse chronique de la consommation et une érosion des ventes sur nos principaux marchés à l’export entre 2001 et 2005. L’évolution actuelle du marché mondial et les données prospectives pour 2010 devraient en revanche redonner du baume au cœur à nos viticulteurs.
Réalisée dans 28 pays producteurs et auprès de 114 marchés de consommation, l’étude estime qu’entre 2001 et 2010, la production mondiale de vin aura augmenté de 5,7%. Sur la même période, la consommation devrait bondir de plus de 9%, passant de 218 Mhl en 2001 à 238 Mhl en 2010 et réduisant par la même la part d’excédents qui représenteraient 8,7% de la production en 2010 contre 10,8% en 2001. Au palmarès des pays consommateurs, les Etats-Unis poursuivent leur percée et devraient ravir à la France son premier rang, laquelle prendrait la troisième place derrière l’Italie dont la consommation a cessé de décroître. La Russie et la Chine, jusqu’alors absentes du « top ten » des pays consommateurs, entreraient respectivement à la 9ème et 10e place du classement d’ici 2010.
Le Canada, gros importateur en puissance
En consommation par habitant, les pays européens, producteurs historiques, resteraient largement en tête avec près de 50 litres par an pour les premiers, loin devant les américains, qui ne boivent que 12 litres de vin par an, et les chinois qui en consomment moins d’un litre. En 2006, les consommateurs mondiaux ont consacré 106 milliards de dollars à l’achat de vins tranquilles et effervescents, soit environ deux fois le chiffre d’affaires de Google, Yahoo, Microsoft et Ebay réunis.
Si les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou encore le Royaume-Uni sont aujourd’hui les principaux centres de croissance au niveau mondial, l’étude prédit que le Canada pourrait voir sa consommation augmenter de façon plus significative encore dans les prochaines années et devenir 6ème importateur mondial derrière l’Allemagne, le Royaume Uni, les USA, les Pays-Bas et la Belgique.
Difficile en revanche de connaître les exportateurs qui sortiront leur épingle du jeu ces prochaines années. On sait juste qu’en 2006, la France a nettement redressé la barre dans ce domaine, espérant rejoindre l’Espagne qui a repris de nombreuses parts de marché à l’export. Aux dernières nouvelles, l’Italie, premier exportateur mondial en volumes, perdait toujours du terrain. Les perspectives semblent donc dégagées pour la viticulture française qui, de plus, est bien implantée sur le marché des vins à plus de 10 dollars qui, toujours selon l’étude de IWSR, devrait croître de 17,2% d’ici 2010. Seule ombre au tableau : la consommation intérieure. En baisse de 11% depuis 2001, elle pourrait décrocher de 8 à 9% supplémentaires dans les quatre années à venir.