Vin : les coopératives refusent le défaitisme
Denis Verdier, président des vignerons coopérateurs de France et du Conseil de direction de l’Onivins, a présenté mardi une ultime estimation de la vendange 2004, avant les déclarations définitives de récolte.
Peu de surprises en ce qui concerne le volume de production par rapport aux prévisions de septembre. Au 1er octobre, la récolte est toujours estimée par l’Onivins à 58,5 M d’hectos dont 25,8 de VQPRD, 22,7 de vins de table et de pays et 10 de vin apte à la production de cognac et d’armagnac. Après la faible vendange de 2003, 47,5 millions d’hectos, celle de 2003 s’inscrit donc dans la moyenne supérieure de ces dernières années et les disponibilités totales, récolte plus stocks, remontent à un niveau plutôt large de 90 M d’hectos. Ce qui peut susciter des préoccupations, surtout dans le domaine des AOC où la saison 2003-2004 fut parfois difficile alors que les vins de table et de pays, trop chichement offerts, bénéficiaient de prix très bien tenus. Et comme les stocks en VDT et de Pays sont réduits l’augmentation de 13,5 % des disponibilités par rapport à la dernière campagne et ne devrait pas poser de problèmes majeurs d’écoulement.
Pour des prix de base librement consentis
La Confédération des caves coopératives du Languedoc-Roussillon a néanmoins cherché à se prémunir contre le risque d’une réaction négative du marché au retour copieuse à une récolte et le 18 octobre, d’un commun accord, caves coopératives et courtiers ont émis le vœu que les marchés des vins de table et de pays s’établissent sur les bases suivantes : VDT 3,80 euros le d° hecto (actuellement plus de 4 euros) pour les vins de pays de département, 49 euros l’hectolitre étant entendu que les autres catégories de vin pourront être revalorisées au-delà de ce prix ; la Confédération des caves coopératives du Languedoc-Roussillon demande aux opérateurs de la filière de respecter ce vœu.
Si pour les vins de table et de pays, la campagne ne se présente pas mal, en revanche la forte récolte 2004 de VQPRD s’ajoute à un stock de 26,2 millions d’hectos (&) équivalents à la récolte, alors que le marché reste confronté à la poursuite de la baisse de consommation et au fléchissement des exportations. Denis verdier refuse pourtant le catastrophisme et souhaite que dans chaque grande appellation, la filière moralise le marché pour empêcher que ne s’installe une spéculation à la baisse qui n’apporterait rien au négoce, sinon de dévaloriser ses propres stocks, non plus qu’au consommateur, la distribution répercutant rarement les baisses d’amont. Le président de la Fédération des coopératives vinicoles compte en outre sur la belle qualité de la vendange 2004 pour stimuler la demande intérieure et aider à la reconquête de parts sur les marchés d’exportation avec l’appui d’une promotion renforcée.