Vin : la vieille Europe devant le Nouveau Monde
La présence étrangère à Vinexpo a démontré une fois de plus la progression de la mondialisation du marché des vins. Les vins du Nouveau monde, en particulier les vins australiens et des Etats-Unis rivalisent dans les échanges internationaux avec certains producteurs européens cependant, la « vieille Europe » abrite les deux plus grands exportateurs mondiaux, l'Italie et la France, dans l'ordre quand on s'exprime en volume, la Frace et l'Italie quand on raisonne en termes de valeur. En 2004, les exportations françaises de vin, toutes catégories confondues (vins tranquilles et effervescents ont atteint 13,8 millions d'hectolitres soit un recul de près de 6 % par rapport à 2003, confirmant ainsi une orientation négative des ventes extérieures françaises. Dans le même temps, l'Italie a exporté 14,2 millions d'hectos, chiffre proche du bilan français, mais avec une différence notable : une progression des volumes de près de 10 %. En valeur, la domination française reste évidente avec un bilan 2004 de 5,5 milliards d'€, contre 2,9 pour l'Italie. La baisse en valeur des exportations françaises n'en atteint pas moins 4,8 % alors qu'en Italie, elles progressent de 5,4 %.
L'autre grand exportateur de vin européen, c'est l'Espagne avec 13 5 millions d'hectos en 2004 mais pour une valeur de 1,5 milliard d '€ seulement. L'exportation espagnole, comme l'italienne, progresse : +9,4 % en volume, +2 % en valeur. À la différence de la France et de l'Italie, l'exportation espagnole va vers des débouchés de proximité, en premier lieu la France avec 3 millions d'hectos en 2004 (en progression de plus de 30 %), et l'Allemagne avec 2,5 millions d'hectos.
Quand on évoque la crise (encore très relative) du commerce extérieur français des vins, on pense le plus souvent à la concurrence des vins du Nouveau Monde sans trop considérer le dynamisme de nos voisins du sud de l'U.E et surtout à la place qu'ils occupent sur notre propre marché. Ce qui n'est pas le cas des grands producteurs des pays tiers, très peu présents sur notre marché et dont la concurrence par rapport aux vins français se fait sentir chez nos principaux clients traditionnels. Ainsi, l'Australie, 1er exportateur pays tiers avec 6,4 millions d'hectos et troisième exportateur mondial a vu ses ventes extérieures progresser de 20 % en volume en 2004, dont +25 % au Royaume-Uni, notre 1er acheteur auprès duquel nous perdions dans le même temps, 6,5 % en volume. Les Etats-Unis , 2e exportateur pays tiers et 4e exportateur mondial avec 3,9 millions d'hectos, développent aussi et surtout leurs ventes vers le Royaume-Uni. En revanche, sur le Japon, les vins américains ont rétrogradé de quelque 30 % alors que ce marché a été l'un des rares à progresser, +8,6 % pour les vins français. Les Japonais étaient en nombre à Vinexpo. Un bon signe ?