Vin : la conjoncture mondiale reste tendue
La note de conjoncture mondiale présentée hier par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), ne permet pas de laisser libre cours à un optimisme débordant pour la filière viticole française. Les chiffres de 2005 montrent certes que la superficie mondiale globale de vigne se stabilise à un peu moins de 8 M d’ha. Mais alors que les hectares de vigne régressent en Europe, notamment en Espagne et bientôt en France au vu des demandes d’arrachage, ils continuent à progresser en Argentine, au Chili, en Australie et en Chine. De plus, l’arrachage des vieilles vignes dans les anciens pays producteurs concourrent à une hausse importante des rendements : dont la moyenne mondiale devrait atteindre 37,5 hl/ha en 2010. Les projections de l’OIV évoquent une production mondiale de 290 à 320 M d’hl d’ici 5 ans.
« La production sera plus forte mais de bonne qualité », a commenté hier Frederico Castellucci, le directeur de l’organisation. Une meilleure qualité qui répond aux attentes exprimées par les consommateurs. En revanche au niveau quantitatif, la consommation ne suit pas la progression de la production mondiale. Chaque année, 1 M d’hl de vin supplémentaires sont bus sur le globe, essentiellement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Europe du Nord (au détriment de la bière), et désormais en Chine.
Avec ses 55,4 l par an et par habitant, la consommation française reste encore très largement au-dessus de celle des autres pays. A l’avenir, avec le changement d’habitudes, elle est forcément vouée à s’éroder ce qui obligera d’autant plus les producteurs français à séduire les consommateurs étrangers. Or à l’export, la France perd du terrain. Selon l’OIV, en 2005 elle s’est même fait ravir par l’Espagne sa place de 2e exportateur derrière l’Italie. Entre 2002 et 2005, les exportations françaises sont passées de 15,5 à 13,9 M d’hl, pendant que l’Espagne enregistrait un bond de 9,6 à 14,1 M d’hl. Les Etats-Unis et les pays de l’Hémisphère Sud se montrent aussi extrêmement dynamiques. Ils représentent aujourd’hui 26 % des échanges mondiaux contre 11 % il y a dix ans. La filière française n’aura pas la tâche facile pour maintenir sa position.