Vin : Gaymard veut fixer les règles du jeu
Le ministre de l’agriculture recevra la filière viti-vinicole le 13 juillet. À cette occasion, celle-ci devrait obtenir des réponses plus précises aux questions que Denis Verdier, président de la Confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF), a posées mercredi à Hervé Gaymard venu rendre une rapide visite au Congrès de cette organisation professionnelle dont les travaux se sont poursuivis hier. Le président de la CCVF a interrogé le ministre sur les positions qu’il compte prendre en ce qui concerne la crise du marché des AOC, la distorsion de concurrence générée par les plantations illicites, le financement de la recherche, la réforme de l’OCM, le soutien à l’exportation, évoquant notamment les craintes de la profession que l’État ne se désengage du financement de la Sopexa, support essentiel de la promotion à l’exportation.
Interrogation aussi sur l’évolution du dossier segmentation dont Denis verdier a rappelé les conceptions qui semblent prévaloir aujourd’hui -dans les grandes lignes- dans la filière ; à savoir une plus grande rigueur pour l’obtention de l’AOC et leur hiérarchisation (sans aller toutefois jusqu’à la création d’une classe « Excellence » proposée par René Renou, président du secteur vins de l’INAO) et plus de souplesse pour les vins de pays dans les pratiques œnologiques, installant ainsi un système de mixité dans toutes les régions et pour chaque exploitation.
La formule ne déplaît pas au ministre, conscient des difficultés rencontrées par les vins français qui se font « tailler des croupières » par les « nouveaux producteurs » sur les marchés d’exportation. La récente visite du ministre à Vinexpo USA l’a conforté dans l’idée qu’il faut mieux adapter le vin français à la demande mondiale.
Réunion prévue le 13 juillet
L’idée de mixité ne semble pas lui déplaire, a priori, et il partage la satisfaction de Denis Verdier, de voir le débat relancé et propose de « fixer les règles du jeu » lors de la réunion du 13 juillet, soulignant néanmoins qu’il n’existe pas de solution miracle et qu’il convient de ne pas sombrer dans la hâte excessive.
En attendant que s’élabore le nouveau vin français type export, le ministre s’est voulu rassurant vis-à-vis de ses hôtes sur le maintien de l’engagement de l’État dans le financement de la Sopexa. Hervé Gaymard assure partager aussi le souci de la profession à propos du financement de la recherche, reconnaissant que l’aide au financement de l’Itavi accordée in extremis cette année, n’était qu’un « seau d’eau pour éteindre l’incendie ».
Au cours de la deuxième partie du Congrès qui se déroule à l’heure où nous mettons sous presse, Denis verdier devrait préciser les formules préconisées pour rénover les outils de gestion du marché dans le cadre de la réforme de l’OCM. Comme nous l’écrivions mardi (voir « à la loupe ») le président de la CCVF considère qu’il ne faudra plus compter sur les libéralités de Bruxelles pour payer le dégagement des excédents par la distillation. « C’est pourquoi nous demandons des outils pour nous autoréguler et de quoi nous financer notre développement grâce à des fonds opérationnels ».