Vie ou mort des offices ?
Les députés examinent aujourd’hui et demain le projet de réforme des offices agricoles. Faut-il maintenir ces organismes mis en place en 1983 par les socialistes : l’Onilait, l’Ofival, l’Onivins, l’Oniflhor ou faut-il les supprimer ? Les avis ne sont pas unanimes ni chez les députés de la majorité, ni même au sein du syndicalisme agricole. Une cinquantaine d’amendements ont déjà été déposés. Nul doute que les débats seront longs. Et il n’est pas évident que François Guillaume ait suffisamment de force de conviction pour faire adopter une bonne synthèse. La réunion qu’il a eue avec les représentants des principales organisations syndicales prouve que son projet de loi de réforme de l’agriculture n’entraîne pas l’enthousiasme. Certes, ce projet a bien pour but de substituer progressivement (mais quand ?) les interprofessions aux offices, et dans le même temps, il prévoit de modifier les missions des offices (donc de les maintenir) « en excluant le caractère dirigiste » qui leur a été conféré et en donnant aux organisations interprofessionnelles des responsabilités directes dans la gestion des différentes filières agroalimentaires. Parallèlement, il est prévu d’alléger la composition du Conseil supérieur d’orientation de l’économie agricole et alimentaire (CSO) en ramenant le nombre de ses membres de 70 à 15 ou 20. Ce nouveau CSO deviendrait « le lieu privilégié de concertation » entre les organisations professionnelles agricoles et les pouvoirs publics. Ses décisions seraient exécutoires. Pour l’instant, donc, il n’y a pas unité de vues entre le ministre et les dirigeants agricoles. On sait qu’il y a parmi ces derniers des fervents des offices comme Marcel Bruel. Mais plus significatives et plus désabusées ont été les réactions des dirigeants actuels à l’issue de leur rencontre avec François Guillaume. Selon Louis Perrin (APCA), « il n’y a pas de fil conducteur du côté du ministère ». (…) Selon Michel Teyssedou (CNJA), « le ministre a été incapable de définir les objectifs de cette loi de modernisation. C’est de la carabistouille !»