Viandes : l’UFC pointe les marges des GMS
L’Union fédérale des consommateurs (UFC) promeut sa nouvelle étude sur les prix des viandes par un titre explicite en couverture de son magazine Que Choisir de février : « Les grandes surfaces se goinfrent ». Cette accusation prend appui sur une étude détaillée des indices de prix (à la production, industriels, de gros et de détail) disponibles depuis 1990 et ces dernières années. Elle concerne les viandes de bœuf, de porc et de volaille distribuées en grandes surfaces. L’étude consistait à constater les divergences d’indices pour détecter de probables « prises de marges indues », a-t-il été expliqué hier aux journalistes de la presse sectorielle et économique.
Pour le bœuf, l’étude met en relief une augmentation de 50 % du prix en rayon depuis dix-huit ans alors que le prix agricole n’a progressé que de 15%. Les surcoûts cumulés dans cette période n’expliquent, d’après les données du GEB (groupe économie bovine), qu’un tiers de l’augmentation de 6 €/kg de l’entrecôte. Les pertes en rayon sont-elles en cause ? Sept ans après la seconde crise de l’ESB et le retour de la confiance, l’UFC s’interroge.
Vigilance lors des crises
Pour le porc, les prix en rayon « s’affranchissent totalement » des prix à la production ou de gros à compter de 2005. Un écart s’est creusé dès la seconde crise de la vache folle, les marges des industriels et de gros étant restées stables. La distribution aura récupéré ses marges sur le porc ayant bénéficié d’un report de consommation, suppose-t-on, ce que l’UFC trouve néanmoins « contestable du point de vue de la transparence des prix ».
Pour la volaille, l’UFC veut des explications sur la progression en escalier des prix en rayon, portés à 39 % au-dessus de leur niveau de 1990. Les crises successives auraient servi d’alibi à la distribution tandis que la valeur ajoutée des produits élaborés se lit à peine dans la progression (4%) des prix industriels.
L’UFC revendique, au vu de ces résultats, « un outil performant de diagnostic », l’instauration de la concurrence entre magasins et entre « les industries très concentrées, telles que celles de la volaille » et une vigilance des autorités lors des crises.