Viandes label rouge : « il faut simplifier les procédures »
Les Marchés : Après deux ans d'existence, où en est Fil Rouge ?
Henri Baladier : Les adhérents de Fil Rouge ont compris tout l'intérêt de la fédération à un moment où nous nous posons un certain nombre de questions quant à l'avenir des viandes label rouge. Nous venons de créer à l'intérieur de la fédération une section spécifique concernant les viandes sous indications géographiques, dans laquelle sont réunies les IGP et les trois AOP viandes, taureau de Camargue, Maine Anjou et mouton de Barèges Gavarnie. Cette section est elle-même adhérente à l'AF-IG*
L.M : Quel avenir pour le label rouge viande ?
Henri Baladier : Nos préoccupations sont de plusieurs sortes : en premier lieu nous sommes inquiets par la disparition progressive des bouchers artisans qui représentent le débouché principal pour nos viandes. De plus, certains bouchers venus au système au début des années 2000 abandonnent et reviennent vers des viandes moins coûteuses et dont les contraintes sont moindres, notamment en matière d'approvisionnements. D'autre part, aujourd'hui, certains labels manquent de production. Enfin, nous devons considérer la tendance lourde qui se développe vers la transformation. Notre steak haché a été un demi-succès car les entreprises n'ont suivi que timidement. Nous avons déposé un avenant à la CNLC pour un steak haché surgelé. Dans l'avenir, il faut simplifier les procédures. Nous devons également faire évoluer les contrôles par des systèmes aussi fiables mais moins contraignants.
L.M : Qu'attendez-vous de votre intégration au sein de l'Inao ?
Henri Baladier : C'est une bonne évolution du système de la qualité et de l'origine qui avait besoin d'être réformé. Le label rouge est suffisamment dynamique et bien organisé pour bien s'intégrer au nouvel ensemble. La qualité supérieure a sa place parmi les IG. Nous voulons avoir notre place, rien que notre place mais, toute notre place.
*AF-IG : Association Française des Indications Géographiques.