Viandes : « Des zones grises » dans les appellations
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Pauline Constant, Porte-parole du Beuc (Bureau européen des consommateurs) pour l'alimentation.
Les Marchés Hebdo : Quel accueil médiatique a eu le rapport du Beuc sur les viandes, intitulé « Les consommateurs veulent des étiquetages honnêtes », sorti début novembre ?
Pauline Constant : Les reprises de la presse grand public ont été nombreuses dans les pays où les agences de presse ont traité le sujet. Il en a été question en France, en Belgique ou en Allemagne, où pourtant les organisations de consommateurs n'avaient pas participé à l'enquête. Mais nous avons noté que l'accent a souvent été mis sur les fraudes. Or, le rapport met aussi au jour des zones grises dans lesquelles on ne fraude pas mais on contourne les règles. Toute la première partie du rapport intitulée « Jouer avec les mots » désigne des appellations pouvant induire le consommateur en erreur sans être illégales. Par exemple, l'« américain » que nous consommons en Belgique, l'équivalent du « steak tartare » en France, et qui obéit à des règles strictes, peut s'appeler le « préparé du chef » et contenir d'autres viandes que du bœuf ou du cheval.
LMH : Quelles évolutions demandez-vous de la part de l'Union européenne et des États membres ?
P. C. : Le Beuc demande en particulier le renforcement des contrôles. Les contrôles officiels sont en train d'être discutés entre le Conseil et le Parlement européens. L'étiquetage est en place et il s'agit de le faire respecter.