Viande : un plan pour «accompagner» la filière
Les Marchés: D’abord, une question d’actualité. Que vous inspire le rappel de 650 000 boîtes de corned beef par la Covi et la polémique qui est en train de naître avec ses fournisseurs, Charal et Soviba ? (1)
Dominique Langlois : Cette affaire rappelle à quel point notre métier est complexe et combien il l’est devenu encore plus depuis les deux crises de l’ESB et les mesures de précaution supplémentaires qui ont été mises en place. Ces mesures ne sont pas toujours faciles à gérer par les entreprises, croyez-moi. Je remarque cependant que cette affaire fait apparaître l’efficacité des contrôles et que la situation est gérée dans la transparence. La communication qui a été faite par le ministère de l’Agriculture est à mon sens positive et a contribué à calmer les esprits. Sur le fond en revanche, je ne souhaite pas m’exprimer. Cette affaire a pris un tour judiciaire et je suis bien sûr tenu à cet égard à un devoir de réserve.
LM : La levée progressive des restrictions de mouvements dans les départements affectés par la fièvre cattarhale est en revanche une bonne nouvelle ?
D.L : Oui, on est désormais dans une situation plus favorable. Mais tout le monde sait qu’il s’agit d’une situation transitoire. Les problèmes risquent de se poser à nouveau au printemps. Nous avons demandé au ministre de l’Agriculture qu’il saisisse l’Afssa afin qu’elle étudie un protocole sur les zones de sécurité et les conditions de transport. L’idée est de pouvoir mettre en place des moyens de transports sécurisés. J’ai bon espoir que l’on arrive à une solution. Il ne faut pas perdre de vue que l’on a connu des baisses d’approvisionnement de l’ordre de 20%. De ce fait, on a connu pendant plusieurs semaines deux prix de la viande en France.
LM : Quelle suite avez-vous donnée à la « réflexion globale» que la FNICGV souhaitait mettre en place avec les pouvoirs publics sur la restructuration des outils régionaux, lors du congrès de juin dernier ?
DL : La réflexion a bien avancé. Nous avons présenté jeudi dernier au ministre de l’Agriculture un projet d’accompagnement des entreprises pour la période 2007-2010. Ce plan doit permettre de situer les évolutions stratégiques et opérationnelles des entreprises adhérentes afin de leur faire prendre les bonnes décisions concernant leur avenir. Des programmes d’évaluation leur seront proposés sur la base de 11 thématiques, de la situation patrimoniale à la mise en conformité de l’outil industriel en passant par le marketing, le merchandising, etc. Ce travail doit permettre d’identifier les rapprochements à envisager ou les investissements qu’il serait nécessaire de faire. Le ministre nous a semblé très réceptif et prêt à participer, y compris financièrement, à ce plan. Ce plan est une boîte à outils pour nos adhérents, mais est aussi ouvert à la coopération. Nous allons commencer le travail d’explication dans les régions.
LM : Quel est votre calendrier?
DL : Nous voudrions que ce plan soit opérationnel dès septembre 2007 pour que les premiers dossiers soient évalués à la fin de l’année.