Viande : les coopératives favorables aux contrats
Coop de France dit oui à la contractualisation. Si sa mise en œuvre est jugée assez simple au premier niveau, entre l’éleveur et l’acheteur, des difficultés apparaissent cependant au second niveau, entre le premier acheteur et l’industriel ou le distributeur.
«Il est urgent de mettre un bon de commande en face de chaque agriculteur. Que celui-ci produise en fonction d’un débouché, cadré par l’industriel, le distributeur », a lancé la semaine dernière en assemblée générale le président de Coop de France Philippe Mangin. Après une table ronde de son pôle animal, il a appelé les congressistes à « ne pas être frileux » sur la contractualisation. « On est pour, a-t-il martelé. C’est l’essence même de la coopération agricole, qui est basée sur un engagement réciproque. »
Adapter l’offre à la demande
Considérant la mise en œuvre de la contractualisation « assez simple au premier niveau », entre l’éleveur et l’acheteur, Philippe Mangin a jugé celle de « deuxième niveau plus difficile, telle que définie par les textes ». « Tant que le distributeur n’est pas autour de la table pour signer, tout le risque est supporté par l’industriel. Ce n’est pas acceptable. » Le directeur d’Elivia (Terrena) Alain Basquin s’est livré pour sa part à un plaidoyer en faveur de la contractualisation bovine. Dispositif qui, selon lui, doit reposer sur un « corridor de prix ». « Il faut s’engager sur un prix, une catégorie de produit, un volume, une période de livraison, avec une indexation sur les coûts de production, a-t-il précisé. En fonctionnant avec un corridor de prix, le contractant accepte un retournement de marché, à la hausse comme à la baisse. »
Pour l’industriel, l’intérêt d’une telle relation commerciale est surtout d’adapter l’offre à la demande. Alain Basquin a cité l’exemple de la Grande-Bretagne. Des liens étroits y sont développés entre le consommateur, le distributeur et l’éleveur, pour satisfaire au mieux les besoins. Tout est formalisé contractuellement. « L’écoute du client est primordiale. Chez Elivia, on explique beaucoup aux éleveurs qu’il faut produire tels animaux, à telles périodes. » Michel Prugue, président de la Confédération française de l’aviculture (CFA), a souligné que, pour jouer le jeu et réinvestir, les producteurs et les transformateurs « attendent un signal ». Lequel serait toutefois brouillé par l’excès de réglementation.