Viande : les ambitions du Brésil restent entières
Si l’on en entend moins parler ces derniers mois, les concentrations industrielles reprennent néanmoins de plus belle dans la viande brésilienne, après l’acquisition de Seara Alimentos par Marfrig. Et ce n’est pas tout. La fusion de Sadia et de Perdigao dans Brasil Foods est en cours et JBS remet sur la table son projet d’intégrer Bertin. La danse des géants au pays du zébu s’entend jusqu’en Europe, où les intérêts de JBS, Sadia et Marfrig sont croissants. L’Union européenne est le principal centre de profit du groupe Marfrig, à travers Moypark et les activités acquises auprès du groupe américain OSI, et la première destination des viandes de bœufs élevés et abattus par ses filiales en Argentine et en Uruguay. Devant le groupe Doux-Frangosul qui exporte son poulet au Moyen-Orient, Brasil Foods se dresse en concurrent redoutable.
La course à la compétitivité des exportateurs de bœuf est à peine freinée par leur promesse officielle de refuser le bétail issu du défrichage de la forêt amazonienne. Celle des exportateurs de viandes blanches, lesquels sont de plus en plus liés aux premiers, se poursuivra tant qu’il y aura du soja. Leur point commun est une facilité déconcertante à lever des capitaux et à faire venir des actionnaires. Le coup d’arrêt des exportations de bœuf dans l’UE début 2008 coïncide avec une phase de recapitalisation et des parités monétaires peu propices aux opérateurs. Pour mieux voir rebondir les importations européennes ?