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Viande : le bœuf de Bazas obtient son IGP

La dénomination est prestigieuse mais les volumes confidentiels : seulement 600 à 650 animaux annuels, représentant environ 260 tonnes labellisées.

Après quatre ans d’attente auprès de la Commission européenne, le dossier du bœuf de Bazas a enfin obtenu son IGP le 11 novembre dernier. C’est la dix-huitième viande enregistrée en AOP ou IGP (Porc, agneau, bœuf, veau). Déjà Label Rouge depuis 1997, cette IGP est une IGP de terroir et non une IGP « raciale » : « C’est un label de terroir avec une zone géographique bien précise, dans laquelle ont toujours coexisté la blonde d’Aquitaine, précédemment nommée ‘ La garonnaise ’ et le bœuf de Bazas, précise François Pallavidino, directeur de l’OP Expalliance et de la coopérative. Ce n’est pas un label racial et les croisements représentent moins de 1 %. Tout vient du terroir et de l’alimentation des animaux qui leur donne la spécificité. » La zone géographique déterminée pour l’IGP est le département de la Gironde, 16 cantons des Landes et 12 cantons limitrophes de la Gironde et des Landes. « Depuis le xiii e siècle, la fête des bœufs gras existe à Bazas, le jeudi précédant le mardi gras, continue François Pallavidino. Durant cette fête, les animaux sont présentés au cours d’un défilé et montrés sur la place du village. Ceci nous permet de faire environ 30 % de nos ventes. » .

150 éleveurs se partagent le cheptel qui malgré tout reste relativement petit en moyenne par éleveur : inférieur à 30 mères. Ainsi, 600 à 650 animaux annuels, représentant environ 260 tonnes labellisées et conformes à l’IGP, vont pouvoir être commercialisés avec le précieux logo.

Réservé aux bouchers artisans

Inversement à la situation générale, le bœuf de Bazas manque de volumes : « Nous sommes dans une région spécifique, constate Bruno Dionis, président de l’Association de défense pour le bœuf de Bazas. La Gironde n’est pas un département reconnu principalement pour ses bœufs, et il y a peu de place pour monter des élevages. Nous nous insérons au milieu de la viticulture. » Ainsi la filière ne peut ouvrir de nouveaux points de vente et ce sont les 15 bouchers existants qui se partagent le cheptel. Inutile de penser à s’ouvrir vers les GMS, la viande est réservée aux bouchers artisans. Mais l’avantage réside dans le fait que les bouchers sont à l’intérieur de la filière et qu’ils ne subissent pas la crise.

Les animaux sont abattus par l’abattoir Tradisud à Bazas même et sont commercialisés par la coopérative du groupement Expalliance. L’IGP amènera-t-elle un développement de la filière ? les opérateurs l’espèrent mais ne peuvent l’affirmer : « Cela fait déjà longtemps que nous fonctionnons avec les critères de l’IGP, poursuit Bruno Dionis. Pour nous, cela n’a rien changé dans nos habitudes. Mais c’est une reconnaissance européenne et nous préservons ainsi l’exclusivité de notre nom et de notre type d’élevage. Il commençait à y avoir quelques volontés de se servir de notre nom et de notre réputation, maintenant la situation est claire et s’il y a problème nous pourrons nous défendre. Peut-être que cet aspect à la fois de renommée et de reconnaissance européenne vont attirer de nouveaux venus dans notre groupement. » Rappelons enfin que 8 viandes AOP et IGP sont en attente d’enregistrement à Bruxelles.

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