Vers une tension persistante des prix
Période du 29 août au 4 septembre. Au moment de l’interruption estivale de la parution de notre publication hebdomadaire, le 12 juillet, nous avions laissé les cours des principales céréales, sur la base de 244 euros pour le blé rendu Rouen, de 235 euros pour l’orge fourragère rendu Rouen et de 230 pour le maïs Fob Rhin. Nous les retrouvons respectivement, à la rentrée, autour de 260, 240 et 255 euros. Déjà, à la fin de la première décade de juillet, les prix opéraient une forte remontée depuis quelques semaines ; la hausse s’est donc largement confirmée depuis.
Effondrement de la production de maïs aux États-Unis
Elle s’est opérée à travers des phases de volatilité dictées parfois par la spéculation financière, mais surtout par les nouvelles plus ou moins alarmantes concernant la situation des cultures céréalières chez certains grands producteurs et exportateurs mondiaux. Ces nouvelles se sont avérées au fur et à mesure que les récoltes avançaient ou se rapprochaient. Les rapports et les prévisions tous azimuts se sont multipliés durant ces six dernières semaines et nous n’y reviendrons pas en détail, pour les avoir traités régulièrement dans nos éditions quotidiennes. Nous en rappellerons néanmoins les données fondamentales, fort bien décrites dans une note publiée par FranceAgriMer, le 21 août, sous le titre « Flambée du marché mondial des céréales »1.
La première cause de la flambée des prix des céréales est la confirmation d’un effondrement de la production de maïs aux États-Unis, 100 millions de tonnes de moins que lors des premières prévisions. FranceAgriMer, comme tous les observateurs, nous promet donc une campagne de maïs extrêmement tendue sur toute sa période, le marché du maïs devenant le marché directeur pour toutes les autres céréales.
Baisse de la récolte de blé dans la CEI
Une chose est quasi certaine, selon l’organisme public : la campagne céréalière va être marquée par des prix exceptionnellement élevés. Car outre l’impact de la hausse du maïs, il faut également considérer la baisse de la récolte de blé dans la CEI2, particulièrement la Russie où elle se situera sous les 40 millions de tonnes, réduisant considérablement son disponible exportable, qu’elle vend actuellement à un rythme insoutenable jusqu’à la fin de la première partie de la campagne, les blés américains et français prenant alors le relais.
Car les disponibilités françaises à l’export devraient être larges (sauf problèmes qualitatifs), la récolte céréalière française ayant fait exception dans un contexte international difficile, avec une moisson de blé prévue à 36,5 millions de tonnes et un redressement de l’orge, à 11,5 millions de tonnes.
1. Disponible sur www.franceagrimer.fr.
2. Communauté des États indépendants, comprenant 11 des 15 anciennes républiques soviétiques.