Vers un retour de Parmalat ?
Ébranlé par un gigantesque scandale financier fin 2003, ayant entraîné la ruine de très nombreux investisseurs attirés par ce placement «de père de famille», le groupe laitier italien a annoncé la semaine dernière sa volonté de retourner en bourse. Selon Parmalat «le projet de prospectus d’introduction en bourse est prêt à être soumis à la Consob», (l’autorité boursière italienne), et il sera soumis «à d’autres autorités boursières en Europe». Le titre de la société italienne, qui cotait aux alentours de 3 euros avant sa chute, s’est brusquement effondré avant d’être suspendu lors de la révélation de manipulations comptables en novembre 2003, et d’une dette beaucoup plus conséquente que prévue, d’un montant de 11 Mds Eur. Placé sous administration contrôlée depuis cette période, Parmalat a fixé de nouveaux taux de conversion pour le remboursement de sa dette colossale, taux revus à la baisse après que le tribunal de Parme eut élargi le nombre de créanciers admis à un remboursement. Les 115 000 actionnaires et petits porteurs floués pourraient indirectement récupérer une partie de leur mise grâce à cette introduction en bourse, mais dans de très modestes proportions, à l’image du fiasco Eurotunnel (12 euros au plus haut contre 0,24 aujourd’hui). Les dettes non privilégiées de la maison mère Parmalat Finanziaria seront ainsi remboursées sur la base de nouvelles actions à hauteur de 5,7% de leur valeur, tandis que les créanciers de Parmalat Spa percevront à peine plus avec 6,9% de leurs créances converties en nouvelles actions. Seuls les créanciers reconnus de la filiale Eurolat percevront 100% du montant dû. La nouvelle société cotée, provisoirement baptisée Assuntore, regroupera l’essentiel du passif et des actifs du groupe et sera contrôlée à l’origine par une fondation. Par ailleurs, l’assemblée des actionnaires de Parmalat a donné son feu vert à deux augmentations de capital de 2 Mds Eur pour permettre la conversion des dettes admises au remboursement. Les malversations et dissimulations comptables, impliquant banques étrangères, paradis fiscaux et cabinets d’audit plus ou moins complices avaient entraîné l’explosion du groupe, avec des conséquences à l’échelle mondiale. En France, plusieurs laiteries et fromageries dont Parmalat était le principal acheteur, avaient rencontré de grosses difficultés, avant d’être reprises par d’autres partenaires, comme Lactalis ou Onetik.