Vers un «Low Carb» qui ne dira pas son nom
Une publicité pour l'œuf proclamant son intérêt dans les régimes «Low Carb», c'est-à-dire appauvris en glucides (féculents, sucre) à des fins d'amaigrissement, cela se voit aux Etats-Unis et se conçoit en Grande-Bretagne où une centaine de produits alimentaires estampillés «Low Carb» ont déjà pris place dans les rayons. Si ce courant venu d'Outre-Atlantique n'a pas encore mouillé la côte de l'Europe continentale, il pourrait bientôt influencer la composition de nombreux produits alimentaires. En France même, les promoteurs d'ingrédients et d'additifs s'y préparent ; ce qui était perceptible à une rencontre du club des professionnels des PAI (produits alimentaires intermédiaires) jeudi dernier à Paris. Mais il est aussi apparu que l'industrie alimentaire ne fera pas avaler n'importe quoi aux consommateurs hexagonaux. Leur prédilection pour le plaisir et surtout, l'action du PNNS, les tiendront à l'écart des mixtures punitives, des snacks dégoulinants de gras, et de tous les excès de la mouvance Atkins. Faire la guerre aux glucides, comme l'a recommandé le docteur américain Atkins, sape inévitablement l'humeur, donne mauvaise l'haleine (exhalaison de corps cétoniques), occasionnellement la diarrhée (par abus de polyols, des édulcorants) et peut boucher les artères.
Les nutritionnistes du Club PAI reconnaissent l'intérêt de réduire les glucides à condition de respecter un équilibre alimentaire compatible avec la croissance, l'activité physique et les besoins en micro-nutriments. La perspective est intéressante pour les épaississants (d'origine naturelle, s'entend) : gomme d'acacia, gélatine, fructo-oligosaccharides... Les yaourts et confitures allégées en sucre sont un bon début.