Vers un fonds d'investissement du lait opérationnel en 2007
Dévoilée il y a 6 mois, la volonté de mettre en place un fonds d’investissement lié au secteur du lait a été remise sur l’ouvrage mercredi à l’occasion du Conseil national de la FNPL qui a regroupé environ 200 personnes.
Sur le modèle de Sofiprotéol, l’établissement financier de la filière céréales et oléagineux, la Fédération nationale des producteurs de lait entend mettre en place une structure dotée de 15 à 20 millions d’euros sur 3 ans, pour progresser dans l’organisation économique de la filière.
« Le ressenti des producteurs est favorable » explique Frédéric Chausson, directeur de la fédération. « Nestlé s’en va de France et confie ses produits frais à Lactalis. Il y a un besoin de sécuriser la collecte ». Le financement d’un tel fonds s’appuierait sur un redéploiement des CVO du Cniel, et pourrait amoindrir en conséquence les budgets alloués à la promotion et à la publicité. Le bilan est néanmoins inchangé pour les producteurs, et le principe du fonds a été validé par l’interprofession, qui réunit producteurs, coopératives et industriels. « Nous aimerions baptiser ce système lors de notre assemblée générale du 19 décembre, pour une mise en œuvre en 2007 » déclare M. Chausson. À plus court terme, l’objectif porte sur la hausse du prix du lait, en chute continue depuis 2002. La FNPL fait état de marchés au rendez-vous au niveau des produits industriels, et d’une situation stabilisée en Allemagne, socle d’un redémarrage.
Le volet consommateur source d’inquiétude
Mais les données ne sont pas aussi bonnes dans le secteur des PGC, ou la valorisation est qualifiée d’insuffisante. La première quinzaine de décembre devrait d’ailleurs être l’occasion pour les producteurs de partir à la rencontre des consommateurs dans les grandes et moyennes surfaces, pour exprimer leur mécontentement mais également pour expliquer le fonctionnement de la filière.
Si le volet consommateur reste source d’inquiétude, il en est de même du volet politique avec « des choses qui vont très vite du côté de Bruxelles, et pas en bien » note M. Chausson. La volonté de créer une OCM unique et d’accélérer la libéralisation mobilise, au moment où la « France est absente du débat ». Pour combattre la mise en place de ce modèle à marche forcée, la mise en place d’un événement national est en cours, à destination des hommes politiques. Bien que ses contours soient encore à définir, il pourrait prendre la forme d’une journée « filière laitière au Sénat ».