Vers de la vente de lait en bouteille unitaire ?
Pour réduire l’impact environnemental du lait, les laitiers optimisent les matériaux d’emballage et de suremballage.
pour trouver des débouchés au PET opaque.
« En France, les tentatives d’installation de distributeurs automatiques de lait ou de bagin- box ont échoué ou, en tout cas, ne se sont pas transformées », observe Olivier Dauvers, expert de la ‘grande conso’. « À chaque fois que nous avons proposé des bag-in-box de lait, les résultats des tests consommateurs ont été très mauvais », confirme Étienne Verdier, directeur du développement des ventes de Lactel. « Pour l’instant, les Français veulent en grande majorité des bouteilles ou des briques d’1 litre. » En effet, en GMS, les briques de lait en complexe carton et les bouteilles de lait en plastique, en 1 litre, restent les valeurs les plus sûres pour les consommateurs, la bouteille ayant même réussi à supplanter la brique.
UNE BOUTEILLE ENTRE PET OPAQUE ET PEHD
Pour réduire l’impact environnemental, les laitiers suivent d’autres voies. La bouteille et les préformes en PET opaque en sont une, offrant des atouts environnementaux évidents comme l’allégement du poids de 30 % et l’absence d’opercule aluminium. Plusieurs entreprises l’ont d’ailleurs adopté pour leur lait UHT, à titre d’exemple LSDH, Laiterie Saint-Père… Elles se sont cependant développées plus vite que les capacités de recyclage ne le permettaient. Face à ce problème, Citeo a lancé un appel à projets R&D dans trois directions : écoconception, recyclage et valorisation. Dix-sept projets ont été retenus et sept d’entre eux concernent la recherche de nouveaux débouchés, le recyclage mécanique pour un retour à l’emballage, le recyclage chimique, l’intégration dans des produits techniques… Grandeur Nature, qui avait été convaincue de passer à la bouteille PET opaque par son partenaire conditionneur, a préféré revenir au PEHD par cohérence avec sa marque bio et ses consommateurs. « Les travaux de recherche vont être longs et nous ne voulions pas attendre, explique Frédérick Bourget, directeur marketing du groupe Sill. Nous avons dû arrêter l’approvisionnement du marché, le temps de trouver un autre conditionneur, qui est d’ailleurs géographiquement plus proche de nous. Les nouvelles bouteilles en PEHD 100 % recyclable sont en rayon depuis mai dernier. » Lactalis n’avait, quant à lui, pas fait la bascule pour sa marque Lactel. « Notre bouteille ainsi que le bouchon ont toujours été en PEHD, rappelle Étienne Verdier, directeur du développement des ventes. Elle est donc 100 % recyclable. Notre prochaine étape sera sans doute d’intégrer du PEHD recyclé, mais nous n’en sommes encore pas là. »
AGIR SUR LES FILMS DE REGROUPEMENT
Dans ces démarches environnementales, Lactel va être le navire amiral du groupe Lactalis. « Nous sommes, beaucoup plus que les autres filiales, confrontés à ces contraintes environnementales sur la production du lait ainsi que sur un autre enjeu majeur, la rémunération des producteurs. Les deux vont de pair et nous les traitons ensemble, ajoute Étienne Verdier. Nous avons déjà pris quelques initiatives marquantes au niveau des emballages et nous lançons d’ici quelques semaines un lait équitable en bio. » Pour l’ensemble de la gamme Lactel bio, par exemple, le film de regroupement du pack de six bouteilles intègre entre 25 % et 30 % de film recyclé. « Supprimer le film de regroupement au profit de points de colle, comme l’a fait Evian sur des packs de quatre bouteilles d’eau, serait très compliqué et cher, précise notre interlocuteur. Je suis, par contre, persuadé que nous nous dirigeons vers de la vente de bouteilles de lait en unitaire. Fin septembre, nous avons lancé un lait de brebis codifié uniquement à la bouteille. »
LES BRIQUES CARTON BIENTÔT TRÈS VERTUEUSES
La brique carton (un complexe fait de carton, aluminium et film PE) a aussi fait l’objet d’optimisation. Candia a déjà par exemple beaucoup réduit le poids de sa brique de lait. Tetra Pak a proposé une brique vertueuse, contenant du PE d’origine végétale (brique Tetra Rex) et travaille encore à la suppression de l’aluminium. Elopack a lancé des briques carton Pure-Pack certifiées FSC, contenant en moyenne 85 % de carton issu de bois de forêts gérés de façon responsable, et pouvant intégrer, en option, du PE renouvelable, certifié ISCC s+, issu de déchets alimentaires. Les briques carton alimentaires sont aujourd’hui recyclées à près de 50 % par des papetiers capables de séparer les fibres de cellulose (73 %) et un mélange de PE (23 %) et d’aluminium (4 %).