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Vent favorable autour des Assises de la bio

Les premières Assises nationales de la bio se sont déroulées mardi 2 octobre, avec en arrière-plan les mesures gouvernementales de soutien et celles envisageables dans le cadre du Grenelle de l'Environnement.

Le frein qui bloque l'agriculture biologique depuis plusieurs années va t-il enfin se desserrer ? C'est en tout cas l'espoir partagé par les participants aux premières Assises de l'agriculture bio, organisées cette semaine à Paris par l'Agence Bio. Le ministre de l'Agriculture, de passage, a renouvelé les annonces faites récemment concernant le plan de développement « Horizon 2012 », qui vise à accroître la production nationale pour atteindre l'équilibre avec la consommation intérieure d'ici 5 ans.

Parmi les différents intervenants, le très applaudi président de l'Association italienne des producteurs bio Andrea Ferrante a présenté la situation de l'autre côté des Alpes, ou l'engagement des municipalités a débouché sur le service d'un million de repas bio en restauration scolaire chaque jour, véritable levier d'action dans l'attente d'une meilleure structuration. M. Ferrante a précisé que la bio, « n'est pas chère si elle est organisée. Pour prendre l'exemple de la restauration collective, un surcoût matière de 20 % à l'origine n'est plus que de 3 % au final, car le coût de l'aliment est dilué dans les charges ».

Manque d’engagement sur les prix

Les cantines ne réussiront cependant pas à assurer seules le développement du secteur, encore morcelé et plombé par l'absence d'économies d'échelle, en Italie ou ailleurs. Les expériences réussies d'Unebio (construction de filières longues d'approvisionnement en viande bovine et ovine) et de la plate-forme Paysans Bio Distribution ont témoigné de la possibilité de monter des projets en France. Pour le réseau de magasins Biocoop, l'un des obstacles tient encore aux réticences des producteurs à s'engager sur des prix et sur une planification. « Nous avons besoin de nouveaux producteurs, car on a des perspectives de développement et de rémunération » a expliqué Serge Le Heurte, responsable des filières végétales au sein de Biocoop. Cette thématique de la contractualisation et du développement, récurrente, sera abordée lors de la définition des lignes directrices du fonds de structuration de la bio (doté de 3 millions d’euros annuels jusqu'en 2012) attendue d'ici la fin de l'année. Mais à peine les Assises étaient-elles terminées que la fédération France Nature Environnement a polémiqué sur les annonces du ministre. Selon Michel Barnier, la progression actuelle de la bio autorise un doublement des surfaces en dix ans, un laps de temps qu'il souhaite diviser par deux pour atteindre 1 million d'hectares en 2012 (soit 4 % de la SAU). Pour la FNE, « le compte n'y est plus », la surface annoncée étant « en retrait par rapport à la première annonce faite devant le grand conseil d'orientation de l'Agence Bio » et largement inférieure aux propositions du groupe de travail agricole du Grenelle de l'environnement (6 % de la SAU en bio en 2010 et 20 % en 2020). Bien qu'engagée dans un plan de développement, avec le niveau actuel (2 % de la SAU) et les délais de conversion de 2 ou 3 ans, la bio ne pourra pas faire de miracles du jour au lendemain.

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