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Veau sous la mère : la filière recrute

Il faudrait au moins 1000 éleveurs supplémentaires pour répondre à la demande du marché.

« Le marché du veau sous la mère Label Rouge pourrait se développer significativement, mais la production ne suit pas, confie Francis Rousseau, directeur du Comité interprofessionnel « veau sous la mère » (CIVO). C'est la deuxième année que nous manquons de produits aussi précocement. Pour combler le déficit de production actuel et prévisible, nous recherchons un bon millier d'éleveurs.» Sur le Sud-Ouest, le nombre de producteurs engagés sous label (au sein de l'ASOLVO Association du Sud-Ouest pour le label veau de lait sous la mère. et de Blason Prestige), en 2006, est de 6 300, dont environ 1 500 installés en Midi-Pyrénées. 85 000 veaux labellisables ont été produits en 2005 et près de 40 000 vendus sous label, moins que les années précédentes. Cette situation résulte à la fois de la bonne conjoncture qui touche le troupeau allaitant et qui permet au broutard d'être bien valorisé, ce qui défavorise le veau sous la mère, et du découplage des aides qui ne récompensent plus directement l'effort de production des éleveurs. Une situation injuste quand on sait combien cette production est astreignante et exigeante en temps de travail.

Le CIVO n'en ralentit pas pour autant son activité, notamment en terme de recherche de nouveaux éleveurs. Cinq ambassadeurs de production ont été chargés de «démarcher» les exploitants potentiellement intéressés. 11 journées portes ouvertes «éleveurs nouvelle génération» ont été organisées. Le site Internet a été refait et un journal spécial va être édité.

Une STG veau rosé ?

Le CIVO a également travaillé sur une demande de Spécialité Traditionnelle Garantie (STG) qui doit être transmise à Bruxelles. L'objectif est de protéger les appellations «veau sous la mère», «veau élevé sous la mère» et «veau nourri au pis» et d'éviter ainsi les «contrefaçons». Mais STG ou pas, la filière garde le cap sur le Label Rouge qui garde plus de jamais sa raison d'être.

« En revanche, les exigences du Label Rouge en matière de traçabilité, d'hygiène, de qualité de l'alimentation des animaux, etc., sont aujourd'hui devenues un socle commun de base à toutes les productions, explique Jacques Weill, directeur du GIE herbivore Aquitaine, qui regroupe les filières qualité de la région, dont l'ASOLVO. Globalement cela a fait évoluer l'ensemble de l'élevage, ce qui est positif. Mais il faut aujourd'hui trouver d'autres éléments de différenciation pour le Label. Nous devons le repositionner, tout en le laissant sur le segment haut de gamme

Une réflexion est actuellement menée avec un cabinet conseil. Deux pistes seraient envisageables : la différenciation par les produits transformés et élaborés, et le repositionnement de la communication sur un thème plus «affectif», mettant l'accent sur la relation entre le producteur et le produit.

L'évolution de la demande a également convaincu l'ASOLVO de déposer une demande de Label Rouge pour le «veau fermier rosé», issu de veaux fermiers élevés sous la mère et complémentés aux céréales, pouvant être abattus jusqu'à 6 mois et demi (180 kg de carcasse) Le veau sous la mère Label Rouge actuel est abattu jusqu'à 5 mois et demi (170 kg de carcasse).. Un produit qui pourra aider la filière à approvisionner les points de vente, quand le veau sous la mère blanc viendra à manquer, « à condition de mettre en place une démarcation spécifique et une segmentation rigoureusement distincte entre les deux produits », précise Francis Rousseau.

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