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Veau : le bien-être n'altère pas la couleur

Le passage en cases collectives sans muselière améliore le pourcentage de veaux classés blancs.

« La conduite d'élevage des veaux sous la mère en cases collectives sans attache et sans muselière n'entraîne aucune dégradation de la couleur de la viande », écrit le Comité interprofessionnel Veau sous la mère (Civo) dans une lettre d'information à ses adhérents. Cette mise au point repose sur les résultats d'une enquête de terrain menée avec l'Institut de l'élevage. Elle vise à faire taire certaines rumeurs sur les conséquences des normes de bien-être sur la qualité de la production. « Le message s'adresse particulièrement à la Corrèze, dernier département à s'y mettre, souligne Francis Rousseau, directeur du Civo. Des éleveurs font ça dans la précipitation, sans respecter toutes les consignes. Entre la moitié et un tiers des exploitations corréziennes ne sont pas encore aux normes ».

La comparaison du classement des veaux dans les mêmes élevages avant et après le passage en cases collectives ne met en évidence aucune dégradation de la couleur. La tendance serait même plutôt à une amélioration de ce critère, puisque globalement le pourcentage de veaux classés « blancs » a augmenté de 3,5 points au détriment des veaux classés « rosés ». Ce constat est le même quelles que soient les régions de bassin de production enquêtées (Limousin, Aquitaine, Midi-Pyrénées). De là, il n'apparaît pas non plus de différences de résultats entre races de troupeaux.

Une telle évolution favorable de la couleur apparaît due à l'amélioration des conditions d'ambiance et de vie des veaux, mais aussi à l'amélioration de la maîtrise technique de la production, à l'occasion du passage aux cases collectives. D'où un état sanitaire amélioré et, par contrecoup, un meilleur appétit, une meilleure croissance et une meilleure finition des veaux.

« Nous demandons aux éleveurs qui ne l'ont pas encore fait de ne plus hésiter et d'aménager sans attendre les cases collectives, poursuit le Civo. Et nous demandons en même temps à leurs voisins ou amis qui l'ont déjà fait, de les rassurer et de finir de les convaincre de le faire. D'autant plus que, passé le 31 décembre prochain, il n'y aura plus de délai de grâce ni de dispense de mise aux normes de quelque nature que ce soit et pour qui que ce soit. Tous les veaux âgés de moins de six mois sans exception (veaux sous la mère, velles d'élevage, veaux d'Italie...) devront être logés en cases collectives sans attache et sans muselière ».

Fin de grâce

La plupart des responsables des organisations de producteurs enquêtées indiquent que le volet de la mise aux normes le plus difficile à faire accepter aux éleveurs a été la suppression du port de la muselière, en raison de la crainte d'une détérioration de la couleur et de l'état sanitaire des veaux.

Cependant, les résultats concluants obtenus chez de nombreux éleveurs, et diffusé par le bouche-à-oreille ou au travers des actions de communication du Civo et des organisations de producteurs, a largement atténué les réticences sur ce point. Encore réfractaire il n'y a pas si longtemps, une majorité d'éleveurs a finalement compris que le choix de matériaux dépourvus de fer parasite pour l'aménagement des cases, mais aussi et surtout l'utilisation d'une paille d'excellente qualité pour la litière permettent d'obtenir des veaux aussi clairs qu'avant, même sans muselière. Lors de l’enquête, 18 organisations de producteurs ont été rencontrées, représentant près de 5 000 éleveurs de veaux sous la mère engagés en démarche Label Rouge.

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