Veau : la FNB souhaite réduire la voilure
« Les éleveurs intégrés refusent d’être les victimes de la crise économique du veau de boucherie, clame Thierry Rapin, directeur de la Fédération nationale bovine (FNB). Nous souhaitons un accord avec tous les acteurs de la filière pour mettre en place un dispositif d’aménagement du potentiel de production. » Dans un communiqué, la FNB souligne l’importance des pertes du secteur. Elles représenteraient aujourd’hui entre 80 et 200 euros par veau sorti pour les éleveurs indépendants, les groupements de producteurs et les entreprises d’intégration. Les éleveurs intégrés perdraient annuellement 30 euros par place, « à cause de l’allongement des durées d’engraissement et des vides sanitaires, parfois accompagnés de rupture de contrat sans respect ni des conditions réglementaires, ni des hommes ». Cette crise est due à l’inadéquation entre l’offre et la demande, à l’augmentation des coûts de production et à la baisse des prix en élevage, explique aussi le communiqué. « Les difficultés sont à la fois conjoncturelles et structurelles », souligne Thierry Rapin.
Concurrence hollandaise
Conjoncturellement, l’augmentation des coûts de production est liée à la hausse des cours des veaux de huit jours. Celle-ci devrait s’amplifier à l’avenir, compte tenu du repli européen de 10 % des naissances prévu d’ici à 2012, explique la FNB. La filière supporte également la hausse des cours des aliments d’allaitement. « Le prix du lactosérum arrive à des niveaux jamais atteints,précise Thierry Berthelot, secrétaire général du Syndicat de la vitellerie française (SDVF). A cela s’ajoute un écart de compétitivité avec la Hollande. La crise de la fièvre catarrhale génère un différentiel de prix de 60 à 70 euros pour les veaux de huit jours. Ils sont à 200 euros en France contre 130 euros aux Pays-Bas. »
Structurellement, la consommation française de veau présente une tendance à la baisse depuis plusieurs années. Elle a reculé de 5,4 % en 2006, selon les résultats Secodip arrêtés au 5 novembre. « Quant à l’offre, elle est liée à la dimension du parc national de production, développé lors de la période de mise aux normes des bâtiments d’élevage par les entreprises d’intégration, dans une logique de concurrence commerciale », poursuit le communiqué. Le SDVF fait valoir un ajustement des mises en marché tenant compte des difficultés actuelles. « Les mises en place correspondant aux sorties des mois de janvier, février et mars sont inférieures à celles du premier trimestre de l’an dernier », annonce Thierry Berthelot.