Vaste réorganisation chez Heineken France
Quelques semaines après avoir digéré le brasseur Scottish & Newcastle (marque Kronenbourg notamment) en compagnie de son allié Carlsberg, Heineken vient d'annoncer la réorganisation de son activité en France. Elle se répartit entre investissements massifs et cessions d'activité puisque la société néerlandaise va débourser 124 millions d'euros sur les trois prochaines années pour mettre à niveau ses brasseries de Mons-en-Baroeul (Nord), de Schiltigheim (Alsace) et Marseille (Bouche du Rhône) en termes d'équipements et de ligne de production (automatisation, boîtes aluminium). Le plan de réorganisation inclut également la fermeture de la brasserie Fischer de Schiltigheim d'ici la fin 2009, avec un transfert graduel de la production dans la brasserie voisine de l'Espérance.
Le site de Saint Omer, qui produit majoritairement des bières à marque de distributeur, est en voie d'être cédé par Heineken. L'acquéreur attendu, Albert Pecqueur, n'est pas un inconnu puisqu'il faisait partie de l'équipe ayant cédé le Groupe Saint Arnould (brasserie de Saint-Omer, Caves Saint Arnould, entrepôts) à Heineken en 1996.
Plus de premium
Ce mouvement suit la nouvelle stratégie du brasseur hollandais qui a décidé de se focaliser sur ses marques fortes. Le repositionnement sur les segments premium et bières de marques (Desperado, Heineken et Pelforth notamment) est plus à même de générer des ventes dans un marché français de la bière qui régresse lentement mais sûrement chaque année. Sur la zone Europe de l'Ouest, les volumes consolidés du groupe en 2007 ont ainsi régressé, notamment à cause de la France et des Pays-Bas. Sur le plan de l'emploi, cette vaste réorganisation des outils industriels hexagonaux va entraîner des réductions d'effectifs, avec un impact estimé de 126 postes en Alsace et 62 sur le site de Mons-en-Baroeul, d'ici la fin de l'année 2010. La vente de la brasserie de Saint Omer n'entre pas dans ce cadre, l'emploi n'y étant pas menacé.
Une fois le plan de réorganisation terminé, Heineken précise que son parc industriel en France se composera de trois brasseries, pour une capacité globale supérieure à 6 millions d'hectolitres. Heineken occupe la seconde place en termes de parts de marché dans l'hexagone, avec les marques Heineken, Adelscott, Amstel, Buckler, Desperados, Doreleï, «33» Export, Fischer tradition, Kriska, Murphy's Irish Stout et Pelforth.