Valeur ajoutée
Il devrait être beaucoup question de bio lors de cette édition 2008 du salon international de l’Agriculture. D’abord parce que les grands media, massivement présents au SIA, aiment à opposer une agriculture biologique parée de toutes les vertus à l’agriculture « productiviste ». Ensuite parce que manifestement, l’élu savoyard Michel Barnier et le consommateur urbain Sarkozy ont une inclination particulière pour cette forme de production « écologiquement responsable » et n’ont de cesse d’en encourager le développement chez les agriculteurs et le goût chez nos concitoyens. C’est un vœu constant de la part des pouvoirs publics depuis une décennie. On ne peut pourtant pas dire que, jusqu’à présent, ils aient rencontré beaucoup de succès, deux sondages parus ces derniers jours le confirment. Selon le premier (Ifop pour le quotidien Metro), la fréquence d’achat d’aliments bio n’a quasiment pas progressé depuis 2000. 33 % des Français disent consommer du bio contre 35 % il y a huit ans. L’explication réside sans doute dans les résultats d’une autre enquête menée simultanément (Opinion Way pour Agriculture et Nouvelles technologies), qui montre que les Français assignent comme première mission à l’agriculture « des produits à prix accessibles au plus grand nombre ». L’inquiétude sur le pouvoir d’achat est passée par là. Les producteurs de bio pourront toujours se consoler en constatant, selon l’Ifop, que la confiance dans l’appellation « bio » a progressé nettement depuis 10 ans : 70 % de confiants contre 60 %. C’est bien là l’essentiel : convaincre de la plus-value que l’on apporte. Demandez à Nestlé et Danone. En dépit de la hausse des prix du lait, ils ont fait flamber leurs résultats en 2007 grâce à des produits santé et bien marketés.