UNPT : le congrès de l’année mondiale de la pomme de terre
L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) a choisi Chartres pour tenir son congrès le 6 février prochain, sous la présidence de Patrick Trillon et avec l’espoir que le ministre de l’Agriculture viendra clôturer les travaux. Ce congrès revêtira un aspect particulier puisque cette année 2008 a été déclarée par la FAO année internationale de la pomme de terre. D’ailleurs, le prochain Salon International de l’Agriculture consacrera une place toute particulière à cette production qui peut grandement contribuer à l’équilibre alimentaire mondial, en compagnie des autres grandes cultures, blé, riz, maïs. La pomme de terre est le quatrième produit de récolte consommé dans le monde. Depuis le début des années 1990 sa culture a décliné en Europe qui, avec l’Amérique du Nord et les pays de l’ex-URSS, dominait la production et le marché. Depuis, la production et la demande ont connu une forte croissance en Asie, en Afrique et en Amérique latine, la Chine étant devenu le premier producteur mondial avec plus de 70 millions de tonnes de tubercules produites annuellement. Le congrès de l’UNPT s’inscrira donc tout naturellement sur le thème : « les perspectives du développement de la pomme de terre dans le monde ».
Un début de campagne équilibré
Mais ce congrès aura d’abord à débattre de dossiers propres à la profession et à l’actualité.
Sur les questions de conjoncture, l’UNPT rappellera le début de campagne équilibré avec une récolte des 5 premiers producteurs de l’UE de 22,7 Mt, en hausse de 7,5 % sur 2006, la France réalisant pour sa part l’une des plus fortes récoltes qu’elle ait connues avec 4,7 Mt.
La campagne d’exportation françaises a bien commencé et la consommation des ménages a enregistré une intéressante reprise, dont on peut craindre néanmoins qu’elle soit conjoncturelle (voir nos numéros des 9 et 16 janvier).
Le retour d’une offre copieuse dans l’U.E a eu des conséquences sur les prix qui, après des niveaux très élevés la dernière campagne, retrouvent ceux de 2005-2006. Les producteurs ne sont pas surpris de ce recul des cours, conséquence d’un nouvel équilibre offre/demande, mais demandent dans les discussions qui ont actuellement lieu entre groupements et industriels, une valorisation des prix de contrats tenant compte des coûts de production qui ont « explosé ». Les contrats passés avec le négoce, bien que moins institutionnalisés devraient, selon l’UNPT, suivre la même démarche. Le président Trillon craint qu’une politique de prix bas sous la pression de la distribution, ne tire la qualité vers le bas ravalant la pomme de terre au stade de produit basique qu’elle a connu il y a quelques décennies.
De la politique de qualité dépend l’avenir de cette production sur le marché intérieur comme à l’exportation, la France étant devenue le premier exportateur mondial de pommes de terre grâce essentiellement à la qualité de son offre. Le stockage fait partie de la sécurisation qualitative. Aussi l’UNPT souhaite-t-elle que le programme de d’amélioration des bâtiments de stockage mis en place en 2007 pour la filière féculière soit étendu à la pomme de terre de conservation. Le ministère de l’Agriculture y a répondu favorablement en annonçant un premier déblocage de 450 000 euros.