Unilever fait la chasse au gras, au sel et aux matières grasses
Pointés du doigt dans la montée de l’obésité et des déséquilibres alimentaires, le sucre, le sodium, les acides gras trans et les acides gras saturés sont au cœur du « programme d’optimisation nutritionnelle » présenté hier par Unilever. L’industriel anglo-néerlandais a planché depuis 2003 sur ses recettes, pour les faire correspondre autant que faire se peut aux standards de l’OMS et de la FAO sur ces 4 nutriments.
Un produit ne passera par la case du programme que si un ou plusieurs nutriments dépassent les seuils fixés. Les 16 000 produits du portefeuille alimentaire d’Unilever sont concernés et seront étudiées d’ici 2008. Pour le moment, le travail entamé a permis de revoir environ 50% des recettes, pour une économie de 15 000 t d’acides gras trans (50 % de réduction), 10 000 t d’acides gras saturés (10 à 25%), 2000 t de sodium (10 %) et 10 000 t de sucre (entre 10 et 50 %) sur 2005 et 2006. « L’objectif de ce programme est d’optimiser les recettes et réduire les teneurs de ces nutriments, sans compromis sur le plaisir» a indiqué Corinne Duquin, directrice du programme chez Unilever France, qui a dans le même temps dévoilé un logo « Choix et nutrition » apposé sur les produits respectant ces recommandations.
300 références sur 514
Environ un tiers des références Unilever devrait l’arborer, ce chiffre étant même de 300 sur les 514 références alimentaires vendues en France. Au travers d’une mise en place progressive de février à septembre, les marques Lipton Ice Tea, Amora, Fruit d’Or, Knorr et Lipton en seront porteuses. La gamme de glaces vient de passer sous les fourches caudines du programme, mais toutes ne rentreront pas dans les standards. Le dispositif mis en place et le logo seront ensuite appuyés en septembre par une campagne dans les média. Développé par Unilever puis transmis à une fondation indépendante, le logo a déjà été lancé en Belgique et aux Pays-Bas et proposé à d’autres industriels et distributeurs.
Campina, Friesland Foods, Aviko ou Laurus l’ont adopté. Dans l’hexagone, l’IFN (Institut français pour la nutrition) et l’Ania font partie des organismes contactés. « Mais passer par l’Ania exige de convaincre l’ensemble de ses fédérations, c’est un processus long. Il est plus rapide de discuter directement avec les industriels » estime Corinne Duquin, qui attend des avancées et pourquoi pas des ralliements « d’ici la fin de l’année ». L’impact du programme sur les prix de vente est présenté comme nul par le groupe, qui a tout de même déclaré que ce travail, destiné à être poursuivi jusqu’à une réévaluation de toutes les recettes, « est un des plus gros budgets globaux d’Unilever ».