Unilever en passe de céder Puget à Lesieur
Lesieur, numéro un français des huiles alimentaires, a indiqué hier qu’il allait racheter à Unilever la marque Puget, leader sur le marché français de l’huile d’olive, confirmant ainsi une information parue le jour même dans le quotidien La Tribune. Il s’agit du rapprochement des deux plus gros opérateurs français qui mènent depuis vingt ans une stratégie commune axée sur l’huile d’olive vierge extra. Pour être effective, cette opération doit encore recevoir l’avis de la direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes. En attendant l’autorisation définitive d’achat, une opération de portage va être menée par Natexis Banques Populaires, filiale de banque de financement et d’investissement du groupe mutualiste, précisent les dirigeants de Lesieur sans réveler le montant de la transaction. Lesieur, n°2 sur l’huile d’olive, détient aujourd’hui 10 % du marché de l’huile d’olive en France. Cette proportion devrait avoisiner les 50 % après le rachat de Puget qui a actuellement un tiers du marché.
Depuis juillet 2003, Lesieur appartient à 100 % à Saipol, groupe détenu aux deux tiers par Soprol (société contrôlée par Sofiprotéol) et à un tiers l’Américain Bunge : ses principales marques sont Lesieur Tournesol, Fruit d’Or, Lesieur Arachide, Olï, Carapelli et le jardin d’Orante.
« Cette acquisition intervient dans la logique stratégique de développement des huiles d’olive de Lesieur qui réalise déjà 11 % de son chiffre d’affaires annuel -518 millions d’euros en 2003- dans l’huile d’olive », a déclaré hier France Ribadeau-Dumas, directrice des ressources humaines de Lesieur.
« Le site sera maintenu à Vitrolles »
Avec le rachat de Puget, au chiffre d’affaires d’environ 115 millions d’euros, Lesieur acquiert une unité de fabrication à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), qui emploie 40 personnes. « Le site sera maintenu à Vitrolles » assure la direction d’Unilever. Pour ce dernier, l’opération s’inscrit dans son programme de recentrage sur les marques internationales. Unilever a déjà cédé Agrigel en 2002 et Banania, Benco et Yabon, l’an dernier. Le groupe se désengage aujourd’hui de Puget, « marque à caractère locale », mais garde Bertolli dans son portefeuille. Cette huile italienne s’étend sur un marché beaucoup plus large. Unilever conserve encore quelques marques aux couvertures géographiques assez restreintes comme Alsa, Boursin ou Végétaline, mais pour l’instant la direction n’évoque pas leur cession.
L’opération Lesieur-Puget se situe sur un marché en stagnation. « Il y a encore cinq ans, on était à 10 % de croissance, aujourd’hui nous sommes à zéro. Le marché a trouvé son rythme de croisière, alors que 2 ménages sur 3 consomment de l’huile d’olive», explique M. Argenson, directeur de l’Afidol (Association française interprofessionnelle de l’olive). Mais selon lui, le marché de la consommation -qui représente 95 à 100 000 t en France- dispose encore de potentiel. « Il reste des parts de marché à conquérir dans le grand Ouest», précise-t-il, soulignant toutefois le frein important qu’est « la barrière du beurre».