Unicopa et Entremont vont s’allier dans le lait
Unicopa et Entremont, via son actionnaire de référence, la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP contrôlée par Albert Frère) ont annoncé tard lundi soir leur «projet d’alliance » pour constituer un acteur majeur de la filière laitière française. « Entremont Alliance » (qui serait détenu par la CNP à hauteur de 63,9 %, avec pour objectif une montée à parité dans le capital) collectera 2,2 milliards de litres de lait collectés auprès de 9 000 producteurs, essentiellement en Bretagne, fabriquera 195 000 tonnes de fromages (emmental, Comté, raclette, Beaufort, fromages fondus), 65 000 t de poudres laitières, etc. dans presque 30 usines.
Le cumul des chiffres d’affaires de la branche lait du groupe coopératif Unicopa (Morlaix, Finistère) et d’Entremont (Annecy, Haute-Savoie) se situe à 1,7 milliard d’euros dont près de 40 % réalisés à l’exportation. Les conseils d’administration des deux groupes ont donné leur feu vert lundi après-midi. Une décision qui ouvre la procédure de consultations auprès du personnel des entreprises (4 000 salariés), et la validation du projet auprès des autorités de la concurrence. Entremont collecte en Bretagne 1,6 milliard de litres de lait, soit 20 % de la production régionale, Entremont Alliance en capterait près de 30 %.
Dans un contexte laitier marqué par de fortes tensions sur les marchés, compte tenu de la réforme de la PAC, ce regroupement a pour objectif « de pérenniser l’avenir de nos entreprises», soulignent Entremont et Unicopa. L’ensemble détiendra de grandes capacités dans l’emmental (près de 140 000 t du total), mais aussi de fortes positions en lactosérum. Unicopa est un des leaders européens du secteur et Entremont domine le marché mondial avec le lactosérum déminéralisé commercialisé par sa filiale Eurosérum. Les deux groupes ont noué par le passé divers accords de partenariat, en particulier le plus récent, la création avec le groupe SODIAAL de Beurrallia, au début 2004. Le projet Entremont Alliance est cependant d’une tout autre dimension, puisqu’il vise à faire naître dans le paysage laitier un industriel de taille européenne. Il pourrait être finalisé à l’automne prochain, selon les deux parties.