Une troisième marque propre au rayon surimi
Nouvelle raison sociale et lancement de sa propre marque pour les produits de la mer : la Compagnie des Pêches-Saint-Malo, ex-Comapêche (Saint-Malo en Ille-et-Vilaine) qui arme 27 navires de pêche, est en plein bouleversement. Le numéro trois français de la production de surimi derrière Bongrain et Fleury Michon évoluait jusqu’à présent uniquement en marque de distributeur. Depuis le début 2005, il a signé ses premiers référencements à sa marque («Compagnie des pêches Saint-Malo») aux côtés de ses livraisons sous marque de distributeur en GMS.
Selon le président du groupe, Patrick Soisson, cette décision stratégique avait été prise au début 2004 alors que commençait la refonte complète de l’usine de fabrication de surimi base embarquée à bord du « Joseph Roty II ». Pour 10 millions d’euros, la société malouine créée voilà 70 ans a doté son navire amiral, l’année dernière, d’un process largement optimisé.
« Nous sommes passés d’une capacité annuelle de 2500 à 4000 tonnes de surimi base», précise M. Soisson. La filiale de transformation de la Compagnie des Pêches Saint-Malo, Comaboko, basée dans la cité corsaire a donc la possibilité de fabriquer 8 000 tonnes de surimi.
En d’autres termes, Comaboko continue à livrer ses clients en MDD et leur apporte en plus des nouveaux produits à marque propre. Sur un marché occupé par deux marques propres et des MDD, tout nouvel intervenant doit séduire.
Maîtrise de la filière pêche
Compagnie des Pêches Saint-Malo apporte d’abord des garanties de traçabilité. « Nous sommes les seuls à fabriquer notre surimi avec les poissons bleus que nous pêchons », souligne Patrick Soisson. Une garantie traduite par un argumentaire sur les emballages de la marque d’entreprise, et sur certains des emballages des MDD.
Autre arme de séduction : les recettes. L’entreprise malouine propose différentes recettes, dont un surimi en portions mélangé avec des crevettes décortiquées, son autre spécialité. Sur ses 27 navires (220 marins), 24 sont en effet des crevettiers congélateurs basés en Guyanne, au large de laquelle ils pêchent chaque année 1 800 tonnes de crevettes en moyenne.
Compagnie des Pêches Saint-Malo a également lancé un surimi fumé en différents conditionnements et possède encore plusieurs innovations « dans ses cartons», selon son président. La compagnie malouine compte 600 salariés, a réalisé l’an passé 50 millions d’euros avec du surimi, des crevettes et 1 100 tonnes de filets de poisson congelé (églefin, lieue noir…) destinés essentiellement aux distributeurs spécialisés de produits congelés, en France et en Europe.