Une situation confuse
Le marché des oléagineux, après avoir retrouvé de la couleur, affiche à nouveau des tendances baissières. Cependant, la hausse brutale des prix du pétrole pourrait changer la donne en ce qui concerne le colza.
Le marché du soja affiche une volatilité qui n’a rien à envier à celui du blé. En début de mois, les prix du soja avaient retrouvé de la couleur sur le marché américain. Ils sont depuis repartis à la baisse, sous l’influence de divers facteurs qui déçoivent les exportateurs américains : la crainte de voir les autorités monétaires chinoises relever les taux bancaires, ou encore le maintien par la Chine des taxes à l’importation de soja dont on attendait la suspension. Par ailleurs, les estimations de récoltes records de soja en Argentine (50 millions de tonnes) et au Brésil (70 millions de tonnes) pèsent sur les prix. En revanche, la sécheresse persistante en Chine et en Inde laisse ouvert, à plus ou moins brève échéance, ces débouchés.
En ce qui concerne le colza, les cours ont opéré sur le marché à terme européen une retraite sensible ces deux dernières semaines, suivie par le marché physique. Un élément nouveau pourrait néanmoins jouer en faveur d’un raffermissement des prix du colza, c’est la hausse brutale des prix du pétrole, susceptible de soutenir la demande en biocarburant. Par ailleurs, la situation des approvisionnements de l’Union européenne en colza reste tendue pour la prochaine campagne, malgré une évolution positive des semis estimés en hausse de 3 % par le ministère de l’Agriculture.
Exportations croissantes de pois et féveroles
Bien que tiré à la baisse par ceux du blé et du soja, le marché des pois et des féveroles présentent toujours un aspect positif. Sur la première partie de la campagne (juillet 2010 à janvier 2011), les exportations de pois protéagineux ont atteint 192 870 t, soit pratiquement le double que pour les 6 premiers mois de la précédente campagne, avec notamment une très forte progression des ventes aux pays tiers (Inde et Norvège) : 88 390 t contre 33 650 pour la période correspondante de 2009-2010. Bien que moins spectaculaire, la progression des exportations de féveroles est tangible, 162 300 t contre 143 860, mais elle s’est surtout révélée avec les ventes à l’Union européenne, qui ont atteint 22 470 t contre 8 875 pour les six premiers mois de la précédente campagne. À destination de l’Égypte, la France est confrontée à la concurrence australienne.
Protéagineux : un marché peu actif mais ferme
Cela étant, le marché des protéagineux est peu actif sur le rapproché. Jusqu’à la fin de la première décade de février, le prix des pois avait été fortement tiré à la hausse par la fermeté du blé et des tourteaux de soja. La tendance de ces deux articles s’est retournée depuis et les pois fourragers sont passés de 263 à 250 euros départ E et L, dans un marché étroit, tout comme pour le pois jaune consommation humaine. Sur le marché de la féverole consommation humaine, les vendeurs ne répondent pas aux avances des exportateurs à la recherche de marchandise. Le marché reste donc tendu.